France. Jean-Marc Ayrault annonce un texte pour mettre fin aux contrôles au faciès

 France. Jean-Marc Ayrault annonce un texte pour mettre fin aux contrôles au faciès

Illustration. Des policiers de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) de jour de Lyon effectuent un contrôle d’identité. AFP PHOTO / Fred Dufour


Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé ce vendredi sur BFMTV vouloir mettre fin aux contrôles policiers à répétition. Un texte en préparation au ministère de l’Intérieur prévoit notamment que les gardiens de la paix remettront un reçu aux personnes contrôlées.


 


Vers la fin du contrôle au faciès ?


Parmi les principales mesures prévues par le texte en préparation au ministère de l’Intérieur figure notamment la remise d’un reçu aux personnes contrôlées par la police. Sur ce papier figureront entre autres le nom et le matricule de l’agent ayant effectué le contrôle.


Le récépissé servira à éviter les contrôles à répétition en permettant à son détenteur de le présenter en cas de nouveau contrôle. Le document sera également une pièce utile en cas d’éventuelle plainte.


 


Hostilité chez les policiers


Cette possibilité a été évoquée la semaine passée par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, alors en déplacement à la rencontre des policiers. Le premier ministre a confirmé ce vendredi cette mesure malgré l’hostilité qu’elle suscite au sein des forces de l’ordre.


D’autant plus que la colère gronde depuis plusieurs semaines suite à la mise en examen pour homicide de l’un des leurs. Plusieurs démonstrations de force des policiers avaient alors eu lieu dans plusieurs villes.


Les syndicats de policiers n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir. « On stigmatise la police comme étant une police raciste. C’est inacceptable », s’est insurgé Jean-Claude Delage, le secrétaire général d’Alliance, deuxième syndicat des gardiens de la paix. « Cela part d’une présomption de discrimination des policiers, qui seraient coupables de pratiquer des contrôles au faciès », ajoute Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie-Officiers, 2e syndicat d’officiers, qui regrette également « un message de défiance envoyé aux policiers ».


Conscient de l’impopularité de la mesure chez les gardiens de la paix, le premier ministre a expliqué qu’elle n’a « rien de vexatoire pour eux, c’est simplement pour remettre de la sérénité ». Il s’est dit par ailleurs confiant « dans la mission que les policiers exercent au service de la sécurité ».


 


Promesse de campagne


Le locataire de Matignon a rappelé que François Hollande avait promis durant sa campagne d’agir sur le sujet. Les contrôles au faciès sont « une discrimination de la vie quotidienne, une injustice que je n’accepte pas », avait notamment affirmé le candidat socialiste.


Human Rights Watch (HRW) avait déjà condamné dans un rapport publié en janvier la propension des policiers français à opérer des contrôles au faciès. L’ONG avait alors demandé au gouvernement de l’époque de « prendre des mesures concrètes ». Ce sera finalement le nouveau gouvernement qui donnera suite à cette recommandation.


 


Rached Cherif