France- Incidents au commissariat de Champigny
Du côté de la préfecture, l’interprétation des faits est différente. On préfère évoquer «une connerie de gamins désœuvrés». Des jeunes auraient simplement lancés quelques pétards et feux d’artifice à proximité du commissariat. Selon Patrick Dallennes, directeur du cabinet du préfet du Val-de-Marne, «il n’y a pas eu de jet de projectile sur le commissariat, il n’y a pas eu de dégradation et il n’y a aucun blessé». La police a arrêté neuf jeunes âgés de 15 à 20 ans le soir des faits.
La deuxième «attaque»
Le lendemain, dans la nuit du dimanche au lundi 4 juillet, le commissariat de Champigny est de nouveau la cible d’une «attaque». Quatre cocktails molotov ont été lancés sur le parking sans faire aucun blessé. Alors ces incidents sont-ils mûrement planifiés ou bien émanent-ils d’un simple «jeu de gamins» come le pensent certains habitants de la commune ? C’est aussi ce que croit Franck Larive, policier syndicaliste. «Ça n’a aucun lien avec la BST. On ne peut évidemment pas tolérer ça mais au départ c’est plus un petit jeu du chat et de la souris». Pour Jean-Pierre Rivalain, maire-adjoint de Champigny, il y a «une amplification des faits par les médias qui suscite des vocations et qui, à terme, peut fragiliser les fonctionnaires de police. On fait beaucoup de choses pour dynamiser le quartier. On rame comme des malades et ce genre d’incidents, ça nous casse la baraque».
Vu de l’intérieur
Du point de vue du ministère de l’intérieur, il s’agit d’incidents graves. Pour son porte-parole, Pierre-Henri Brandet «ce sont des actes sérieux, prendre des fonctionnaires de police et un commissariat pour cibles, cela n’a rien d’anodin». Il a établi un lien entre l’arrivée de la BST, les récentes interpellations auxquelles elle a procédées récemment et les incidents de ce week-end, en tirant même une certaine fierté. «Si davantage de présence policière gêne les délinquants dans leurs trafics, c’est un signe de l’efficacité de la politique contre la délinquance, avec, notamment les patrouilleurs».
Gypsy Allard