France. Hollande triomphe au Bourget
Pour le premier de ses sept meetings de campagne, le candidat du PS s’est adressé à « la France qui souffre et qui espère ». Dans une ambiance survoltée, il a dévoilé ce que pourrait être son « rêve français ».
En attendant l’arrivée du candidat, ils sont 20 000 sympathisants venus de toute la France à chauffer la salle. Un air techno raisonne pendant que les jeunes socialistes s’époumonent sur les « Hollande président ».
Premier grand meeting de campagne devant tous les responsables PS et sur les terres du Bourget (Seine-Saint-Denis) pour le candidat. Pendant 1h30, François Hollande a tenu à « parler de la France » et a critiqué un quinquennat qui « s’achève dans le tourmente ». Morceaux choisis et analyse de son discours.
Le candidat se dévoile
« C’est vrai que je ne m’exhibe pas, je reste moi-même, ce que vous voyez ici c’est ce que je suis ». Le candidat se dévoile par petites touches, évoque son enfance « dans une Normandie plutôt conservatrice ». Lui, « le candidat normal », veut se démarquer de son rival UMP : « Je veux conquérir le pouvoir, mais je ne suis pas un vorace ».
Lui qui garde une profonde blessure de cette soirée du « 21 avril 2002 » rappelle qu’il tend vers cet objectif depuis très longtemps : « Tout dans ma vie m’a préparé à cette échéance, mes responsabilités, mes réussites, mes épreuves ».
Des propositions contre « le monde de la finance »
Le candidat ironise sur cet « adversaire qui ne présentera jamais sa candidature et pourtant gouverne ». Contre cette « nouvelle aristocratie arrogante et cupide », François Hollande ressort sa loi séparant les activités de dépôt et d’investissement des banques, une banque publique de notation à l’échelle européenne, une banque publique d’investissement, des aides publiques pour les entreprises qui produisent en France, mais l’obligation de les rembourser pour celles qui délocalisent.
Ferme sur l’insécurité
Il veut ramener ce dossier cher à Nicolas Sarkozy dans les rangs de la gauche. L’insécurité est pour lui une « injustice sociale intolérable ». Il promet aux « petits caïds » de créer des « zones de sécurité prioritaires là où les taux de délinquance sont les plus élevés ». Il prévient, « la République vous rattrapera ».
« L’égalité » comme thème central
Alors que la présentation officielle de son projet est attendue pour jeudi prochain, le candidat a dévoilé hier dimanche quelques propositions. « L’égalité doit concerner tous les domaines de la vie de société ». Il est impératif selon lui de laisser « partir à la retraite ceux qui ont commencé à travailler tôt ».
Pour le logement, il annonce la mise à disposition pour les collectivités locales de terrains disponibles de l’Etat afin de « construire de nouveaux logements dans un délai de cinq ans ». François Hollande veut encadrer les loyers et prévient les communes fraudeuses : il multipliera par cinq les sanctions pour celles qui ne respectent par la loi SRU.
Pareil pour les entreprises qui ne respecteraient pas l’égalité des salaires hommes/femmes, le mariage homo et l’homoparentalité. Le candidat réitère également un de ses objectifs, donner le droit de vote aux étrangers aux élections locales.
Il attaque Sarkozy
Sans jamais tomber dans la polémique, le candidat a critiqué un président qui a échoué à « être ambitieux pour le pays et humble pour soi-même », à « préserver sa neutralité, son intégrité ». Suivi d’un engagement qui ressemble à un tacle appuyé : « Je promets de ne pas utiliser les renseignements et la police à des fins personnelles » et de « faire respecter des lois sans faveurs pour les proches ». Il s’engage, « lui », à réduire de « 30 % » les indemnités du président et des ministres.
« Son idée républicaine »
Pour le candidat, souvent méconnu, l’ambition est de s’inscrire dans l’histoire de la gauche et du pays. Il multiplie les références, Albert Camus, François Mitterrand, Lionel Jospin ainsi que les résistants corréziens, ses « héros ».
Il conclut sur son « idée républicaine que chaque génération doit vivre mieux que le précédente ». Il s’y engage et demande à être jugé à la fin de son quinquennat sur ce seul engagement : « Est-ce que les jeunes iront mieux en 2017 qu’en 2012 ? ».
Jonathan Ardines