France. Hamidou Boucetta croit au changement pour l’Algérie

 France. Hamidou Boucetta croit au changement pour l’Algérie

« Je suis un trait d’union


Du 8 au 10 mai prochain, les électeurs algériens de France vont aller voter pour élire leurs députés sur les circonscriptions France Nord et Sud. Hamidou Boucetta est le plus jeune des candidats. À 25 ans, ce jeune Tourangeau veut se battre pour offrir « un avenir meilleur aux générations futures ».




 


« Tous les 5 ans, les gens qui sont élus ne font rien pour la communauté, on ne les voit même pas. Il y a un vide que la jeune génération doit combler », affirme Hamidou Boucetta, ingénieur commercial et candidat de l’Alliance Nationale Républicaine (ANR) sur la circonscription France Nord.


Du 8 au 10 mai prochain, les 491 237 électeurs algériens de France sont appelés à se rendre aux urnes pour désigner leurs députés. Sur tout le territoire nord, ils sont 23 candidats à se présenter pour 2 postes.


Alors que la dernière élection législative algérienne avait peu mobilisé en France, « à peine 20% des électeurs », se souvient Hamidou, cette année il espère que ça va changer. « Il y a eu le printemps arabe. La région est encore en crise, que ce soit en Libye ou au Sahel. Ce vote peut être capital pour l’Algérie, on peut se donner les moyens de réformer. Il faut qu’on s’implique pour être une force de proposition ».


 


« L’Algérie a trop souffert, il faut insuffler un changement pacifique »


Titulaire de deux masters en management, Hamidou a travaillé pendant 3 ans en Algérie sur un programme de développement franco-algérien (Optimexport). Durant ces années, il s’est rapproché de l’ANR avec qui il a commencé « à tracter ». Trop jeune pour pouvoir postuler à un poste de député, il rentre en France et continue de s’investir dans le milieu associatif.


En novembre 2011, le président Bouteflika décide de changer la loi et autorise désormais les candidats aux élections législatives à se présenter dès 25 ans. L’ANR contacte aussitôt Hamidou : « Ils m’ont dit qu’ils voulaient que je me présente sur la circonscription France-Nord ». L’objectif du parti lui plaît, proposer « un changement pacifique pour une Algérie qui a déjà trop souffert ».


Né en France et ayant grandi ici, il nous explique les raisons qui l’ont poussé à s’engager pour son pays d’origine : « Je connais cette communauté, j’y ai vécu, je suis le plus à même de défendre leurs intérêts ». S’il devait être élu le 10 mai prochain, il serait le premier député algérien à être né sur le sol français. « Je suis un trait d’union, je serai un bon relais pour la communauté », affirme-t-il.


 


« C’est en s’engageant qu’on peut faire changer les choses »


« Je propose 10 engagements spécifiques pour les Algériens de l’étranger », déclare le candidat. Une des premières mesures qui lui tient à cœur, « la réduction du billet d’avion ». Il ne comprend pas comment un Algérien peut payer jusqu’à « 700 euros en période estivale quand on peut rentrer au Maroc pour 100 euros ». Hamidou Boucetta veut également permettre l’accès à la propriété pour tous, car « avoir un logement en Algérie, c’est garder un lien fort ».


Il veut aussi que les « bi-nationaux vivent pleinement leur culture » avec la création d’écoles et centres culturels dédiés à la culture algérienne. Hamidou souhaite que les Algériens de France puissent investir dans leur pays d’origine grâce à des soutiens de qualité dans leurs démarches. « Il y a un marché vierge, tout est à faire en Algérie », souligne-t-il.


Face à tous ces Algériens qui ne croient plus en la politique de leur pays et qui pensent que les dés sont pipés avant de se rendre dans les urnes, Hamidou garde espoir. « Boycotter les élections ce n’est pas une solution », assure-t-il. Selon lui, si l’élection en France est une réussite, c’est grâce à son taux de participation. « C’est toujours en s’engageant qu’on peut faire changer les choses », conclut-il.


Rendez-vous du 8 au 10 mai prochain pour savoir s’il aura été entendu.


Jonathan Ardines