France – Guérini seul contre tous
« Vous ne pouvez rester sans réagir devant la décision unilatérale prise par « Jean-Noël Guérini » qui, par une lettre ouverte, menace de supprimer la part de financement prévue au plan quinquennal signé en 2009 avec MPM sur des projets aussi importants », a écrit Eugène Caselli, président de la communauté urbaine Marseille Provence métropole.
Le communiqué, envoyé dimanche soir aux conseillers généraux socialistes, s’intitule « Indignez-vous ». Il appelle très clairement les conseillers généraux de Guérini à quitter le navire : « Aujourd’hui, vous avez le droit de réagir, de ne plus cautionner et de ne plus subir » avant de conclure : « Indignez-vous contre une situation qui fait de vous les otages d’une présidence en opposition avec les instances du parti socialiste ». Un dernier tacle sur son refus de démissionner comme le réclame son parti.
La lettre de la discorde
Alors que Guérini faisait profil bas depuis sa mise en examen, il avait délégué une partie de ses prérogatives, Martine Vassal, la présidente du groupe UMP a saisi le tribunal administratif pour le forcer à revenir dans l’arène.
Mercredi dernier, pour marquer son retour, il écrit une lettre au président Casselli. Dans celle-ci, il menace de suspendre le financement des grands travaux d’aménagements urbains de Marseille.
Selon ses dires, le conseil général qu’il préside « n’apportera un soutien financier qu’aux seules opérations validées conjointement préalablement par la conurbation marseillaise (MPM). »
Un véritable coup de tonnerre dans la cité phocéenne. Tous les aménagements urbains en cours ou à venir sont menacés. Et Marseille n’en manque pas. La piétonisation du Vieux-Port, la rénovation du stade Vélodrome ou même le prolongement du tramway.
Lâché par ses proches
« En ouvrant une vendetta personnelle contre ses anciens amis socialistes, Jean-Noël Guérini commet un acte politique dont les victimes collatérales sont Marseille et les Marseillais (…), il doit démissionner », a déclaré hier lundi le maire UMP de Marseille, Jean Claude Gaudin.
Si l’attaque de son plus grand opposant dans la ville était prévisible, celles de ses proches, surprend beaucoup.
Vendredi, Patrick Mennuci, maire des 1er et 7e arrondissements appelait tous les élus à refuser le « diktat » du président.
Le communiqué « Indignez-vous » du président Caselli a fini de convaincre ses plus proches conseillers. Beaucoup ont décidé de quitter le navire, sentant le vent tourner.
Jean-Nöel Guérini, déjà bien englué dans les affaires, vient de se tirer une balle dans le pied. L’ancien homme fort de la région a sorti une dernière fois les muscles. Son avenir politique paraît bien loin.
Jonathan Ardines