France – Guéant s’en prend, encore, aux étrangers
Invité hier dimanche de l’émission »Le grand rendez-vous » sur i-télé, le ministre de l’intérieur a annoncé que le fichier des étrangers résidant en France et celui de la Sécurité sociale seraient croisés. Il en a profité pour draguer l’électorat du FN en tirant à boulets rouges sur les immigrés.
Hier dimanche, Claude Guéant était en campagne électorale chez nos confrères d’i-télé. Dans la droite ligne de ses dernières sorties, il a continué à marcher sur les plates bandes du Front National. Très vite, il a agité son épouvantail préféré, l’étranger, responsable, à l’entendre, d’une partie du trou de la sécu.
Pour faire face aux « étrangers fraudeurs », le ministre a annoncé que dès janvier 2012, les fichiers des étrangers et celui de la Sécurité sociale seraient croisés.
Pour justifier ce choix, Claude Guéant a pointé du doigt les étrangers qui « touchent des allocations familiales pour des enfants qui ne vivent pas en France ».
Il en a ensuite mis une couche supplémentaire, accusant allègrement les ressortissants étrangers : « Ils font des allers-retours entre la France et leur pays d’origine, passent plus de temps dans leur pays d’origine qu’en France et touchent des allocations logement ou des allocations d’adulte handicapé en France ». Il a estimé que tout ceci n’était pas « normal » tout en affirmant que « les étrangers n’étaient pas plus ciblés que les autres ».
« D’accord avec Marine Le Pen »
« Nous acceptons sur notre sol chaque année 200.000 étrangers en situation régulière. C’est l’équivalent d’une ville comme Rennes, c’est deux fois Perpignan », a déclaré le ministre sur le plateau de l’émission.
Alors qu’un journaliste lui soufflait que la présidente du Front National trouvait que c’était trop, Claude Guéant a répondu : « Moi aussi je trouve que c’est trop » avant de rappeler son « objectif de diminuer en un an de 10 % (20.000) l’immigration légale, et nous allons tenir cet objectif ».
Et pour ce faire, le ministre a une idée ; il faut s’attaquer aux mariages : « Beaucoup sont frauduleux. Il faut qu’avec le ministre de la Justice, nous veillions à ce que les mariages soient des vrais mariages ».
Accusé de reprendre certaines idées du FN à son compte, le ministre s’est défendu, rétorquant : « La France n’est pas fermée, la France n’est pas un pays xénophobe ».
« C’est l’homme des basses œuvres du président »
Puis il est revenu sur le droit de votes des étrangers, critiquant « l’accord du Parti socialiste et des Verts » qui « va plus loin que la proposition de loi qui va être discutée au Sénat puisque cet accord prévoit l’éligibilité ».
Il a aussi fait part de ses craintes : « Cela veut dire que nous pourrions avoir des maires étrangers. Très franchement, je n’ai pas envie de voir dans le département de la Seine-Saint-Denis qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers ».
Une déclaration qui a fait réagir Manuel Valls, chargé de communication de François Hollande. Selon lui, le ministre « agite les fantasmes, c’est l’homme des basses œuvres du président », a-t-il déclaré hier dimanche sur France 3.
Le maire d’Evry a ensuite lancé : « C’est celui qui tient les discours les plus durs sans doute avec l’espoir de récupérer les voix du Front National avec ces méthodes-là, avec ces peurs-là ; maintenant des maires étrangers, mais d’où sort-il cela ? ».
Jonathan Ardines