France. François Hollande toujours crédité d’une large avance pour le second tour

 France. François Hollande toujours crédité d’une large avance pour le second tour

La chasse aux voix est ouverte. Photo Dominique Faget / AFP.


Un sondage réalisé par CSA pour le journal « 20 Minutes » le soir du 22 avril après la diffusion des résultats donne toujours François Hollande largement gagnant au deuxième tour. Les intentions de vote de l’échantillon interrogé créditent en effet le candidat de la gauche de 56 % contre 44 % pour son adversaire. (Photo AFP)


 


Un rapport de force équilibré sur le papier


Toutefois, le rapport droite/gauche est bien plus serré que ce que laisse croire ce sondage au regard des résultats d’hier. En effet, le cumul des scores des candidats de droite donne un total de 46 % à 47 %, alors que la somme des forces de gauche est de 43 % à 44 %.


La différence est au centre avec les 9,11 % de François Bayrou, qui attend encore avant de se prononcer. L’ancien troisième homme de 2007 détient aujourd’hui encore une partie des clés du scrutin du deuxième tour.


 


Ralliement sans condition de Jean-Luc Mélenchon et Éva Joly


Les consignes de vote sans équivoque de la candidate écologique et surtout du leader du Front de gauche pèseront lourd dans la balance. Le sondage CSA montre que respectivement 84 % et 91 % des électeurs d’Éva Joly et de Jean-Luc Mélenchon devraient suivre leur appel à voter pour François Hollande au second tour.


Le candidat socialiste fait donc ainsi le plein de voix dans sa famille politique. Ils ne seront en revanche que 3 % parmi les électeurs de ces deux candidats à apporter leurs suffrages à Nicolas Sarkozy ; les autres devraient s’abstenir ou voter blanc.


 


Un mauvais report de voix à droite


Même si elle appartient à la famille élargie de la droite, Marine Le Pen n’a pas apporté son soutien à Nicolas Sarkozy lors de sa première intervention après la diffusion des résultats. Elle a même renvoyé dos à dos les « deux partis de la finance » dans une allocution résolument tournée vers les prochaines échéances.


D’ailleurs, seulement 52 % des sondés ayant voté pour la candidate du Front national envisagent de reporter leurs voix sur Nicolas Sarkozy. Ils sont même 27 % à préférer François Hollande et 21 % à vouloir s’abstenir ou voter blanc ou nul. Sans ces voix, l’équation devient délicate pour le président sortant. Ses prochaines déclarations seront un indicateur des concessions qu’il est prêt à accorder pour rallier l’électorat du FN. Le grand écart sera dur à tenir pour ne pas faire peur aux électeurs centristes dans le même temps.


 


François Bayrou, l’arbitre ?


Avec ses 9,11 %, le candidat du MoDem chute de moitié par rapport à son précédent score. Au centre de l’échiquier, François Bayrou peut néanmoins jouer un rôle central dans l’entre-deux tours. En 2007, son refus d’apporter son soutien à Ségolène Royal malgré une cour insistante de cette dernière a certainement contribué à la défaite de la candidate socialiste.


Au soir du 22 avril, le candidat centriste n’a pas voulu se prononcer. Dans un appel du pied aux deux finalistes, il a dit vouloir écouter « leurs réponses » avant de prendre « ses responsabilités ». En attendant les consignes de vote de leur champion, le sondage CSA montre que ses électeurs penchent nettement en faveur de François Hollande avec 40 % des intentions de vote (contre 25 % pour Nicolas Sarkozy).


Le ou les débats de l’entre-deux tours joueront également un rôle dans le choix des Français pour le 6 mai. Dans ce contexte, François Hollande cherche à conserver son avantage en limitant les prises de risque. Son porte-parole Emmanuel Vals a ainsi rejeté la proposition du président sortant d’organiser trois débats en estimant « qu’un seul débat suffit ».


Rached Cherif