France. François Hollande et Nicolas Sarkozy commémorent le génocide arménien

 France. François Hollande et Nicolas Sarkozy commémorent le génocide arménien

Nicolas Sarkozy rendant hommage aux victimes lors de la commémoration du génocide arménien. Photo Jacques Brinon / AFP.


Les deux candidats finalistes de l’élection présidentielle ont participé à la cérémonie de commémoration du 97e anniversaire du génocide arménien qui s’est tenue à Paris mardi soir. Ils ont cependant pris soin de ne pas se croiser et se sont donc adressés l’un après l’autre à un auditoire composé en grande majorité de membres de la communauté arménienne. (Photo AFP)


 


Le génocide arménien, reconnu par 21 pays dans le monde, a eu lieu entre avril 1915 et juillet 1916 sur le territoire de l’actuelle Turquie. Pendant cette période, la communauté arménienne a été victime de déportations et massacres de grande ampleur de la part des troupes de l’Empire ottoman. 1,2 million de personnes ont perdu la vie dans ce qui est considéré comme le premier génocide du 20e siècle.


 


Un électorat courtisé


Aujourd’hui, la communauté arménienne de France représente environ 600 000 personnes, dont environ 400 000 électeurs. Le poids électoral de cette population est en augmentation régulière en raison du fort taux de mariage mixte (80 %).


À deux semaines du second tour, aucun des deux prétendants à la magistrature suprême ne peut ignorer ces centaines de milliers de voix potentielles. Les deux candidats se sont donc exprimés en faveur d’une reconnaissance par la France de ce génocide.


 


Deux candidats, une même promesse électorale


François Hollande, le premier à prendre la parole, s’est engagé sur la question arménienne. Constatant l’invalidation par le Conseil constitutionnel de la proposition de loi votée au début de l’année, il a considéré que « l’initiative devait être reprise au lendemain de l’élection présidentielle. »


Le président sortant, à l’origine du texte jugé inconstitutionnel, a été plus applaudi que le candidat socialiste à l’issue de son intervention. Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il s’inclinait devant la décision des sages, mais pas devant ses « convictions personnelles ». C’est pourquoi, il s’est engagé à présenter un nouveau texte dès le mois de juin en cas de réélection.


 


La reconnaissance, pomme de discorde franco-turque


Un texte de loi proposé par l’actuel gouvernement a été voté par l’Assemblée nationale en décembre 2011, puis par le Sénat en janvier 2012. Ce texte avait été censuré par le Conseil constitutionnel en raison d’une « atteinte inconstitutionnelle à l’exercice de la liberté d’expression et de communication ».


Cet épisode avait fortement crispé les relations entre Paris et Ankara. La Turquie, important partenaire commercial pour la France, avait ainsi annoncé des représailles. En cas de promulgation de la loi, il était notamment question de la réduction du niveau de représentation diplomatique et du gel de la coopération militaire.


Rached Cherif