France. Dernier conseil des ministres et dernière réunion au QG de campagne de François Hollande
Ce mercredi matin se tenait le dernier conseil des ministres présidé par Nicolas Sarkozy. Un moment chargé de « beaucoup d’émotions » pour le premier ministre. Dans le même temps, François Hollande tenait une dernière réunion à son QG de campagne, où il a également reçu le président en exercice de l’Union européenne Herman Van Rompuy dans l’après-midi.
La der des ders pour le gouvernement Fillon
Après la victoire de François Hollande dimanche dernier et avant la démission du gouvernement le 10 mai, le dernier conseil des ministres de l’ère Sarkozy marque un pas de plus vers la passation de pouvoir. Celle-ci aura officiellement lieu le 15 mai avec l’investiture du nouveau président à l’Élysée.
Lors d’une séance à laquelle ont assisté tous les membres du gouvernement, François Fillon a défendu le bilan de ce quinquennat estimant que l’engagement de « remettre la France en mouvement » a été respecté. Le président a souhaité « bonne chance » à son successeur avant d’être unanimement applaudi, ont rapporté les participants à leur sortie du conseil.
Dans la cour de l’Élysée, plusieurs ministres paraissaient émus, notamment celui qui fut le premier d’entre eux pendant cinq ans. François Fillon a dit sa « fierté d’avoir servi la France » sous l’autorité de Nicolas Sarkozy. Chacun des ministres a en outre reçu un maroquin de cuir noir à son nom comme le veut la tradition.
Le même jour, Guillaume Lambert, directeur de campagne et ancien chef de cabinet du président sortant, a été nommé préfet hors cadre en charge d’une mission de service public. Par ailleurs, Thierry Tesson, sous-préfet de Saintes en Charente-Maritime, a été démis de ses fonctions. Cet ancien directeur de cabinet de Fadela Amara parle d’une sanction alors que celle-ci avait annoncé qu’elle voterait pour François Hollande durant la campagne.
Début de mandat studieux
Parallèlement à la sortie de scène de l’exécutif sarkozyste, François Hollande prépare sa prise de fonction avec un dernier conseil politique à son QG électoral. Lors d’un « moment amical », selon Ségolène Royal, le président élu a été félicité par son équipe. Les différents dossiers du début de mandat ont également été abordés, notamment la formation du gouvernement et la bataille des législatives du mois de juin.
La séquence internationale du début de mandat a commencé dans l’après-midi avec la réception de Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen. Elle se poursuivra avec l’accueil jeudi 10 mai du président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Pacte budgétaire, croissance et crise de la dette grecque devraient constituer l’essentiel de ces consultations.
Les législatives, prochain grand rendez-vous
Mais, ce sont surtout les prochaines élections législatives qui mobilisent les deux camps. À gauche, Martine Aubry s’est dite confiante « si tout le monde se mobilise ». L’investiture de la candidate PS à Pau a été maintenue alors que plusieurs cadres du parti se disaient favorables à son désistement dans le fief de François Bayrou en guise de reconnaissance pour son soutien durant l’entre-deux tours.
À droite, c’est la crainte de voir certains candidats UMP s’allier avec le Front national qui a fait réagir Jean-François Copé. Le secrétaire général du parti a rappelé « qu’il n’y aura pas d’alliance électorale ni de discussion avec les dirigeants du Front national » et que tout accord local entre un candidat UMP et le FN serait « contraire à la ligne de l’UMP ».
Marine Le Pen a de son côté mentionné la possibilité de discussions « au cas par cas » avec des candidats UMP en cas de triangulaires. Une sérieuse menace pour la cohésion de l’UMP lorsque l’on sait que la candidate frontiste a obtenu les voix de plus de 12,5 % des inscrits dans 353 circonscriptions lors des élections présidentielles, soit le seuil permettant de se maintenir au deuxième tour des législatives.
Rached Cherif