France- Coup de kärcher sur les emplois ouverts aux étrangers

Mi-août, le gouvernement fixait la nouvelle liste des métiers «en tension» ouverts aux étrangers non communautaires.  Une réduction de moitié pour une immigration légale toujours plus restreinte.

A moins d’un an de la présidentielle, le gouvernement  réduit de moitié la liste crée en 2008 des métiers ouverts aux étrangers non communautaires. Objectif : diminuer encore l’immigration professionnelle.

Des métiers du BTP et de l’informatique disparaissent ainsi. La liste inclut cependant toujours les dessinateurs en BTP, les ingénieurs de systèmes d’information, l’audit comptable, la conception de produits mécaniques, électriques ou électroniques, le téléconseil et télévente.

Le gouvernement est engagé dans une stratégie de réduction tout azimut de l’ensemble de l’immigration légale-travail-regroupement familial-études. L’immigration légale de travail ne concerne pourtant en France pas plus de 20 000 étrangers par an, dont une grande partie déjà sur le territoire, notamment des étudiants changeant de statut. Si les ressortissants des pays avec lesquels la France a signé des accords de gestion concertée des flux migratoires, comme la Tunisie ou le Sénégal, ne sont pas concernés, la mesure pourrait bien pousser davantage de personnes vers la clandestinité.

«Une opération politicienne»

Le Parti socialiste, le premier, dénonçait  une « opération politicienne » qui « cible la goutte d’eau de l’immigration légale pour faire oublier l’océan du chômage de masse ».

La liste signée par les ministères du Travail et de l’Intérieur était aussi la cible des syndicats. Pour François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, ce n’est ni plus ni moins qu’« une façon déguisée de faire du discours contre l’immigration ». Des restrictions qui portent, de plus, « sur des métiers pour lesquels il n’y a pas actuellement de chômage » complétait le secrétaire national, Jean-Louis Malys.

Même le patronat demeure sceptique : «Je ne crois pas que ce soit le cœur du sujet » disait ainsi Laurence Parisot, présidente du Medef.

Yann Barte