France- Bettencourt, une affaire d’État


Parmi les révélations de Sarko m’a tuer, livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme publié le 1er septembre au sujet des pressions exercées par le chef de l’État et son entourage dans certaines affaires, celles concernant l’affaire Bettencourt agitent la classe politique.

Des enveloppes

Dans cet ouvrage, Isabelle Pévost-Desprez, juge dans l’affaire Bettencourt jusqu’à l’automne 2010, révèle l’implication de Nicolas Sarkozy. Elle affirme avoir subi des pressions de la part du procureur Philippe Courroye, proche du président de la république.

On y apprends des confidences de taille. L’infirmière de l’héritière de l’Oréal lui aurait affirmé : «J’ai vu des remises d’espèces à Sarkozy, mais je ne pouvais pas le dire sur procès-verbal». Des propos qui font écho à ceux de Claire Thibout, ancienne comptable de Liliane Bettencourt, qui explique avoir subi des pressions de la police afin de revenir sur son témoignage dans Mediapart en juillet 2010 dans lequel elle explique avoir vu Nicolas Sarkozy recevoir des enveloppes contenant de l’argent en espèces.

Vives réactions de la classe politique

Interrogé par RTL, Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, a qualifié cette affaire de «politique de l’ordure». «C’est une opération politicienne et je regrette que certains leaders socialistes aient mis les mains dans le cambouis. (…) Cela laisse mal augurer la campagne future».

Laurent Wuquiez, ministre de l’enseignement supérieur a, lui, dénoncé les actes de la juge «une juge qui rapporte des propos qui datent d’un an, qui auraient été donnés à sa greffière par un témoin qui, moins de vingt-quatre heures plus tard, dément ce qui a été dit». Il est vrai que dans une interview accordée à Marianne, l’ex-infirmière a démenti les propos d’Isabelle Prévost-Duprez en déclarant ne jamais avoir «parlé de remise d’enveloppes à Nicolas Sarkozy, ni à personne d’autre». Toutefois, elle affirme «avoir reçu des menaces de mort». «On m’a fait savoir qu’à cause de mon témoignage dans l’affaire Banier-Bettencourt, on allait retrouver mon corps dans la Seine».

Enfin, pour l’Élysée, les accusations de la juge ne sont que des «allégations scandaleuses, infondées et mensongères».

Gypsy Allard