France. Arabesques, un festival haut en couleur
Pour son septième anniversaire, le festival Arabesques de Montpellier a vu les choses en grand. Au programme de ce week-end festif, Ghalia Benali, Zebda, Abdelkader Chaou ou encore toute la troupe du Barbès Café. Si vous êtes dans le coin, n’hésitez pas, foncez.
« Il y a autant de couleurs sur scène que dans le public », se réjouit Habib Dechraoui, le co-fondateur du festival Arabesques. Jusqu’au 27 mai, Montpellier accueille à quelques mètres du quartier de la Paillade un festival populaire, haut en couleur.
Loin des guerres de religion ou des conflits d’intérêts, cet événement veut permettre au plus grand nombre de communier et d’aller à la découverte de l’autre. Fort d’une solide réputation et d’une programmation remarquable, le festival attire des gens venus de tous les milieux sociaux.
Cette année, un tiers de la billetterie a été vendu dans le quartier populaire de la Paillade. Et c’est le cadre enchanteur du domaine d’O, un espace d’arts et de spectacles niché au cœur d’un parc naturel de 23 hectares, qui accueille cette année le festival.
Un festival accessible à tous
Organisé par l’association Uni’Sons qui travaille toute l’année avec des jeunes des quartiers, le festival se veut vraiment accessible à tous. Les prix des places varient de 2€ en tarif réduit jusqu’à 15€ pour le plein tarif. « Loin des standards que l’on trouve habituellement », rappelle Habib.
L’an dernier, le festival avait tellement marché que tout le monde n’avait pas pu rentrer. Un vrai pincement au cœur pour Habib Dechraoui qui ne se renouvellera pas cette année. Grande nouveauté, le domaine sera ouvert pour la modique somme de 4€ à tous. L’occasion de profiter des expositions, de boire un thé à la menthe ou simplement de partager.
Ce mélange des cultures et cette mixité font partie du charme de ce festival. Ne vous attendez pas à voir un public uniquement d’origine maghrébine. Ici, la bourgeoise amatrice de musique se marre avec la maman voilée venue en famille. Pas de barrières, pas de tabous, juste l’envie commune de partager et voyager le temps d’un week-end.
Un programme alléchant
Comme d’habitude, les organisateurs ont gâté le public du festival Arabesques. Ça commence aujourd’hui vendredi dès 19 heures avec le concert de la chanteuse tunisienne, Ghalia Benali. Sa reprise et son adaptation de Oum Khalthoum vous laissera sans voix. Pour les plus anciens, émotions garanties. À 22 heures, les trois magnifiques, Nasser, Nino Josele et Ashraf Sharif Khan mélangent les styles avec subtilité et harmonie.
Demain, on repart pour une belle journée. À 15h30, la troupe du Barbès café organise une table ronde à la médina. À 19h, Ali Khattab, compositeur et guitariste égyptien vous fera découvrir son univers entre musique orientale et flamenco. À 22 heures, toute la troupe du Barbès café rentrera en scène. Un spectacle émouvant traitant de l’immigration maghrébine sur un mode festif.
Dimanche, grande table ronde à 15h30 à la médina sur l’Émir Abd El-Kader avant une soirée de clôture exceptionnelle. À 19 heures, le roi du Chaâbi, Abdelkader Chaou viendra enflammer la scène. Le groupe toulousain Zebda viendra clore le festival à 22 heures dans une ambiance qui promet d’être survoltée.
Jonathan Ardines