France. Ambiance de fin de règne à l’UMP et ralliements en chaîne à François Hollande
À quelques jours d’un premier tour décisif dans cette élection présidentielle, les défections provoquent un certain malaise dans le camp du président sortant. Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a ouvertement exprimé son indignation après le ralliement à François Hollande de « gens qui doivent tant à Nicolas Sarkozy » selon lui. (Photo AFP)
Exode vers les rivages hollandais
En effet, parmi les personnalités politiques ayant annoncé médiatiquement leurs ralliements au candidat du Parti socialiste, on retrouve plusieurs des membres dits « d’ouverture » du gouvernement Fillon 1.
Entre autres soutiens, François Hollande a reçu ceux de Martin Hirsch (ex-Haut Commissaire aux solidarités actives et créateur du RSA) et de Fadela Amara (ex-secrétaire d’État à la Politique de la ville). Trois anciens membres du dernier gouvernement de Jacques Chirac ont également annoncé qu’ils voteraient pour le candidat socialiste : Azouz Begag, Corinne Lepage et Brigitte Girardin.
Le bureau de l’ancien président a même dû démentir que celui-ci voterait pour le candidat socialiste après que plusieurs de ses proches aient alimenté cette rumeur.
Bordées de boulets rouges
Les réponses, parfois cinglantes, n’ont pas tardé à fuser des rangs des fidèles de Nicolas Sarkozy. Christine Boutin, dont on se rappelle les relations houleuses avec son ancienne secrétaire d’État Fadela Amara, lui a ainsi lancé « Tu me fais honte » sur son compte Twitter. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ces ralliés de la dernière heure « vont à la soupe ». Rama Yade a de son côté qualifié de « dégueulasse » le comportement de ceux qu’elle nomme des « opportunistes ».
Entre ressentiments à l’encontre du camp sarkozyste et les possibilités de se faire une place dans un éventuel gouvernement socialiste, les raisons ne manquent pas pour soutenir la candidature de François Hollande. Mais, ces défections, y compris dans la famille politique du président sortant, donnent à cette campagne des allures de fin de règne.
Rached Cherif