France. À Toulouse, Nicolas Sarkozy en appelle à l’amour de la patrie
Devant 12 000 personnes (selon l’UMP), le président sortant a tenté de mobiliser ses troupes à une semaine d’un second tour où il joue plus que jamais le rôle d’outsider. Dans un discours auquel il a voulu donner une portée historique, Nicolas Sarkozy a fait l’éloge de la nation et flatté la fibre patriotique de son public. (Photo AFP)
Alors que François Hollande faisait le plein au Palais omnisports de Paris-Bercy, le candidat UMP tenait un meeting de campagne au Parc des expositions de Toulouse. La salle, plus modeste, affichait toutefois complet pour l’accueillir dans la Ville rose, où il n’a recueilli que 23,12 % des voix au premier tour (contre 34,44 % pour son adversaire direct). Ils sont environ 12 000 dans la salle, mais le meeting est diffusé simultanément dans sept rassemblements régionaux totalisant 25 000 personnes selon le parti.
« Amour de la patrie » contre « haine de l’autre »
Prenant la parole devant une marée de drapeaux tricolores et les acclamations répétées d’un public largement acquis, il a longtemps exalté le sentiment national. Son discours, à l’évidence écrit par sa « plume » Henri Guaino, visait une fois de plus les 6,5 millions d’électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen le 22 avril dernier.
Nicolas Sarkozy a cependant joué à l’équilibriste pour ne pas tomber dans le piège tendu par l’extrême droite. Il a ainsi opposé « le patriotisme » et « l’amour de la patrie » à « la haine de l’autre ». Cependant, les électeurs frontistes trouveront certainement leur compte dans le long éloge de la frontière du président sortant.
Refusant de « laisser la France se diluer dans la mondialisation », il a en effet vanté les succès des « pays qui croient en l’esprit national ». Poussant plus loin dans son raisonnement, il explique que « sans frontière, il n’y a pas de nation, pas d’État, pas de République, pas de civilisation ».
Rendez-vous le 1er mai
Pour clore son meeting, le Chef de l’État a donné rendez-vous à ses troupes le 1er mai pour célébrer le « vrai travail ». Et, alors que le candidat socialiste a annoncé qu’il ne serait pas dans la rue mardi, Nicolas Sarkozy a dénoncé « François Hollande qui défilera derrière les drapeaux rouges de la CGT (…) avec ceux qui divisent la France ».
Rached Cherif