France. À Annecy, Sarkozy attaque Hollande

 France. À Annecy, Sarkozy attaque Hollande

Pour cette entrée en campagne


Pour son premier grand meeting de campagne, le président candidat s’en est pris avec virulence à son adversaire PS, François Hollande. Accusant ce dernier de « mentir matin et soir », Nicolas Sarkozy a décidé de durcir la campagne.




 


« Nicolas, Nicolas », scandent les militants à l’arrivée de leur champion. Devant une salle pleine à craquer, Nicolas Sarkozy commence son discours en rendant hommage à la Savoie « courageuse et fidèle ».


Pour son premier grand meeting de campagne dans cette salle de l’Arcadium d’Annecy (Haute-Savoie), le chef de l’État redevenu candidat prend ses marques : « C’est à vous que je suis venu dire pourquoi je suis candidat », annonce-t-il. S’il reconnaît avoir fait des « erreurs », il a vanté le bilan d’un quinquennat qui a permis à « la France de beaucoup changer ».


Mais pour cette entrée en campagne, le candidat UMP a décidé de durcir le ton. Attaquer son adversaire socialiste dans les grandes largeurs. « Quand on dit à la presse anglaise qu’on est libéral et quand on vient expliquer aux Français que l’ennemi, c’est la finance, on ment, on ment matin et soir et ce mensonge n’est pas à l’honneur de celui qui le professe » a-t-il lancé à la tribune sous les applaudissements.


Allusion à peine voilée aux propos tenus par François Hollande au Gardian et lors de son meeting du Bourget. « Quand on met en danger la politique familiale, on affaiblit la France », a regretté Sarkozy, avant d’énumérer de nombreux points du programme socialiste : la volonté de revenir sur la réforme des retraites, le droit de vote des étrangers, la diminution de la dépendance au nucléaire.


Sans jamais citer le nom de son adversaire, le chef de l’État a accusé le PS et les écologistes d’avoir conclu une alliance pour fermer la centrale nucléaire de Fessenheim :« Et le peuple, là-dedans ? Et les ouvriers de Fessenheim, sur le tapis de la négociation pour quelques postes, pour quelques places, pour quelques prébendes », s’est emporté M. Sarkozy.


 


Des référendums à la pelle


« J’ai pu mesurer pendant cinq ans à quel point les corps intermédiaires font écran entre le peuple et le gouvernement : les syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts, les commentateurs, tout le monde veut parler à la place du peuple sans jamais se soucier de ce que le peuple veut, de ce qu’il pense et de ce qu’il décide, comme si le peuple n’était pas assez intelligent, pas assez raisonnable », a-t-il lancé.


Il l’a répété, il usera du « référendum » autant de fois que nécessaire même si selon lui, certains ont « poussé des hurlements » en entendant ce mot.


Voilà le premier vrai changement annoncé. Le président sortant, celui qui a fait passer des mesures impopulaires comme la réforme de la retraite sans jamais écouter les manifestants va désormais tout décider main dans la main avec son peuple. On peine à le croire.


Il a remis le couvert sur les chômeurs pour qui, il prévoit un référendum, « Je me refuse à limiter la durée d’indemnisation. Mais on ne peut pas continuer avec un système d’indemnisation passif qui enfonce le chômeur dans l’assistanat », a-t-il rappelé.


Puis il parlé longuement sur le droit des étrangers. Si le candidat assure qu’il ne croit pas à la « fermeture » et à « l’immigration zéro », il prévient qu’il va s’occuper du problème de « l’immigration illégale ».


Il a conclu en se défendant de mener une politique trop à droite : « Je ne comprends pas le débat sur la droitisation. Je ne m’adresserai pas pendant cette campagne à la France de droite ou de gauche. Je dois m’adresser à tous les Français. »


Avec ce meeting, Nicolas Sarkozy est enfin entré dans la campagne. Mais à la différence de 2007, le candidat UMP n’a pas fait de propositions et surtout il n’a rien promis. Aveu d’échec ou changement de stratégie ? Un peu des deux.


Jonathan Ardines