Football. Une année tellement Barça !
La trêve hivernale vient de débuter. L’occasion de s’attarder sur les équipes, les joueurs, les acteurs, qui ont fait le football de 2011. Pour commencer, retour sur le nouveau grand millésime du Barça.
Est-on devant la meilleure équipe de l’histoire ? Voilà la question qui n’a cessé de rythmer une autre année superlative pour le Barça. Une année bouclée la hotte remplie de trophées.
Depuis la prise en main des blaugranas par Pep Guardiola en 2008, l’institution catalane a accumulé treize titres, dont quatre obtenus cette saison.
Au total, la Pep Team n’a laissé échappé que trois trophées, dont deux Coupe d’Espagne, une compétition mineure, pour un seul échec significatif : son élimination en demi-finale de la Ligue des champions 2009-2010 par l’Inter Milan de José Mourinho.
L’entraîneur portugais avait justement été embauché par le Real Madrid pour mettre fin à l’hégémonie catalane. En 2011, il n’y est pas parvenu. Sept clasicos ont accouché d’un verdict incontestable, celui de la supériorité barcelonaise (trois victoires, trois matches nuls, une défaite).
Malgré les indéniables progrès madrilènes, Messi et consorts viennent d’offrir une nouvelle démonstration de leur ascendant sur leur meilleur ennemi, le 10 décembre, à Santiago Bernabeu (1-3).
Toujours leader de la Liga et auteur d’un parcours parfait en phase de poule de Ligue des champions (six victoires), le Real ressemble pourtant bien à la meilleure équipe d’Europe… derrière le Barça.
Manchester United pouvait, lui aussi, être considéré comme le rival le plus dangereux du Barça, fin mai dernier, au moment de la finale de la Ligue des champions.
Trois fois finalistes de la plus prestigieuse des compétitions en quatre ans, les Red Devils pensaient pouvoir tutoyer les Blaugranas. Ils ont terminé humiliés (3-1), avec un score qui en disait encore peu sur l’outrageante supériorité catalane.
L’écart entre le Barça et ses plus prestigieux rivaux ressemble encore à un gouffre. Quel que soit son opposant, la machine de Guardiola déroule imperturbable son football tout en toque.
Elle étouffe ses adversaires par son pressing haut, mais surtout par sa possession de balle hégémonique. Une maîtrise de la gonfle qui finit par faire ressembler ses rivaux à des taureaux blessés et étourdis à force de chasser une insaisissable muleta.
Le facteur clé : Guardiola
Le dernier trophée remporté cette année par Xavi et consorts fut le Mondial du Club, face à Santos, le champion d’Amérique du sud (4-0). Lors de cette finale écrasée par le Barça, Guardiola avait aligné dans son onze de départ huit joueurs issus de la Masia, le centre de formation blaugrana.
Manière de rappeler que la domination sans partage des catalans ressemble avant tout au couronnement d’une culture de jeu, enseignée dès le plus jeune âge au sein des installations blaugrana.
Reste que ce règne presque sans partage du Barça doit aussi beaucoup au talent hors-norme de Lionel Messi, bien parti pour remporter un troisième Ballon d’Or de rang. Lors des rares moments difficiles vécus par Barça, l’insaisissable argentin sait surgir pour faciliter la tâche des siens.
Produire le meilleur jeu de la planète n’a jamais garanti de rafler tous les trophées, les compétitions à élimination directe laissant la place à l’aléatoire, au facteur chance, et ne pardonnant pas le moindre jour sans. Mais posséder dans son effectif, le meilleur joueur de la planète, contribue à faire pencher la balance presque invariablement du bon côté.
Parvenir au sommet expose cependant à un écueil fatal : celui de l’usure du pouvoir. Les deux derniers grands Barça y avaient cédé plus ou moins rapidement, celui de Rijkaard, comme celui de Johan Cruyff, le premier à avoir remporté une C1.
Le grand mérite de Pep Guardiola se trouve bien là, dans cette capacité à faire renouveler à ses joueurs le pacte de l’exigence sans fin. Un pacte, signature des meilleures équipes de l’histoire.
Thomas Goubin