Football. Nacer Barazite : Attaquant à réaction

Né en Hollande de parents marocains, Nacer Barazite, 21 ans, pourrait rejoindre dans un futur proche les rangs des Lions de l’Atlas. Pour le moment, l’attaquant formé à Arsenal, tâchera d’aider l’Austria de Vienne, son club, à se qualifier ce jeudi soir pour les seizièmes de finale d’Europa League. Découverte d’un talent en plein regain.

 

Non, Nacer Barazite n’a pas laissé passer le train. En début d’année, la carrière du natif d’Arnhem, débarqué à 16 ans à Arsenal, commençait pourtant à ressembler à celle de ces jeunes prodiges qui ne concrétisent jamais, ou trop sporadiquement, les espoirs placés en eux.

Dès ses 17 ans, Barazite avait paraphé son premier contrat pro avec le prestigieux club anglais. Dans une institution où la jeunesse est un atout plutôt qu’un défaut, l’avenir du batavo-marocain semblait prometteur. Avec Arsenal, Barazite ne fera pourtant jamais son trou.

Aligné uniquement quand Arsène Wenger raclait ses fonds de tiroir, Barazite décide, avec le consentement du coach français, d’aller s’aguerrir à Derby County, en Championship, la deuxième division anglaise. Le début d’une vie passée sac au dos. Avec Derby County, Barazite s’impose et aligne les titularisations, lors de la saison 2008-2009.

Pas suffisant pour convaincre Wenger. Alors, plutôt que de moisir sur le banc ou en tribunes, le jeune attaquant négocie un nouveau prêt, au Vitesse Arnhem, le club phare de sa ville natale.

Au mauvais endroit au mauvais moment, Barazite ne retire rien de positif de ces quelques mois passés à la maison. Le club hollandais vit un quotidien agité, et change trois fois d’entraîneur en moins de six mois.

L’Austria Vienne comme tremplin

Quand il s’engagea avec Arsenal, Barazite n’avait sans doute pas envisagé un début de carrière si obscur. Il n’avait sans doute aussi jamais envisagé qu’il se révélerait en Autriche, avec l’Austria Vienne. En janvier 2011, le Batavo-Marocain signe un contrat qui le lie pour deux ans avec l’un des clubs les puissants de la patrie de Mozart.

Entre Barazite et son nouvel employeur, la greffe prend immédiatement. Quatre buts et six passes décisives pour sa première moitié de saison. Vif et technique, l’attaquant, qui peut se trouver à l’origine comme au terme des actions décisives, montre enfin pourquoi Arsenal avait flashé sur lui.

Ce jeudi soir, l’Austria a besoin d’une victoire face à Malmo pour espérer chiper la deuxième place à l’AZ Alkmaar d’Ali Messaoud. Nacer tâchera d’aider son club à se qualifier pour les seizièmes de finale de l’Europe League. Une compétition qui lui réussit plutôt bien.

Lors des tours préliminaires, l’attaquant s’est montré prolifique, enfilant six réalisations. En phase de poule, son écot se chiffre, pour le moment, à deux buts. En Bundesliga autrichienne, cela va aussi plutôt bien pour lui. Déjà huit buts au compteur.

Barazite considère l’Austria comme un tremplin pour retrouver un club de très haut niveau. Pour le moment, il côtoie l’élite par ses amitiés nouées à Arsenal. Il parle régulièrement avec Gilles Sunu, le capitaine de l’équipe de France des moins de 20 ans, mais aussi avec Robin Van Persie, le meilleur buteur d’Arsenal et de la Premier League. « C’est un modèle à suivre. Il a toujours été là pour me conseiller », avait-il confié au site de l’UEFA.

Barazite retrouvera-t-il un club à la hauteur de celui où il fit ses débuts ? Cela devrait se décider au terme de la saison. En attendant, Eric Gerets et les responsables de la sélection olympique marocaine jettent un œil attentif sur les performances de ce fils de chérifiens.

Barazite a effectué ses classes chez les sélections de jeune des Pays-Bas, mais n’a jamais caché qu’un futur en Lion de l’Atlas l’intéresserait. Définitivement, Barazite n’a pas raté le train du haut niveau. Il a seulement manqué quelques stations.

Thomas Goubin