Football. Mehdi Carcela : La vie après avoir frôlé la mort

 Football. Mehdi Carcela : La vie après avoir frôlé la mort

Né en Belgique

Lion de l’Atlas depuis moins d’un an, Mehdi Carcela a beaucoup appris en 2011. Confronté à la polémique en Belgique quand il opta pour le Maroc plutôt que pour son pays de naissance, il a ensuite frôlé la mort sur le terrain. Lors de la CAN, Carcela pourrait être le monsieur plus de la sélection.

 

La carrière de Mehdi Carcela fut toute proche de se terminer dans les crampons de Chris Mavinga. Le 18 mai 2011, Carcela se détache sur son flanc droit quand le jeune défenseur de Genk tente d’intercepter le ballon d’un tacle aérien.

L’intervention trop enthousiaste termine dans le visage du joueur du Standard de Liège. Une fois au sol, l’international marocain reste immobile, il a perdu connaissance, et ses coéquipiers, certains en pleurs, envisagent le pire.

Victime de multiples fractures au visage, quelques dents perdues dans le choc, Carcela ne retrouvera la compétition que fin octobre. « J’aurais pu mourir. J’ai eu de la chance finalement parce que je vais bien aujourd’hui », déclara le joueur de 22 ans, lors de la première interview suivant l’accident.

Vertical, rapide, technique, Mehdi Carcela a commencé à enchaîner les titularisations avec le Standard Liège, son club formateur, dès ses 19 ans. Modèle léger mais doté d’une puissante frappe de balle, et surtout, d’un pied gauche particulièrement précis au moment de doser le dernier service, le milieu droit a rapidement tapé dans l’œil des plus grosses écuries.

Selon la presse espagnole, il aurait été recommandé au Real Madrid par Zinedine Zidane dès l’automne 2010. Finalement, au terme d’une saison de championnat belge bouclée avec treize buts et huit passes décisives au compteur, Carcela est acheté pour dix millions d’euros par le FC Anzi Makhachkala, en août dernier.

 

Il fait équipe avec Boussoufa

Le club du Daghestan évolue dans le championnat russe et dispose de moyens financiers colossaux, au point d’avoir débauché Samuel Eto’o de l’Inter Milan. Au moment de justifier son choix, Carcela a assuré avoir été séduit par l’idée d’évoluer aux côtés de son compatriote et ami, Mbark Boussoufa, et de faire équipe avec le plus performant des Lions Indomptables.

Des clubs français, comme Rennes, suivaient également l’espoir du Standard, mais auraient manqué de générosité quand il s’est agi de sortir le carnet de chèque. Finalement, Rennes recrutera… Chris Mavinga.

L’année 2011 fut particulièrement agitée pour Mehdi Carcela. Né en Belgique, mais enfant d’une mère marocaine et d’un père espagnol, le footballeur à la triple nationalité a fini par opter pour les Lions de l’Atlas.

Une décision controversée outre-Quiévrain, Carcela ayant fait ses classes chez les équipes de jeune des Diables Rouges. Une décision manifestement difficile à prendre pour Carcela.

Une fois les démarches réalisées auprès de la FIFA afin de pouvoir porter les couleurs marocaines, le jeune homme a déposé un recours devant le Tribunal arbitral du sport en février afin de conserver l’opportunité de jouer pour la Belgique. Un recours qu’il finira par retirer. Le milieu offensif justifia alors ses tergiversations par la pression mise par son entourage professionnel, autrement dit, par son club.

Surpris par sa sélection

Finalement, Carcela fait ses débuts chez les Lions, le 10 février, à l’occasion d’un match amical remporté face au Niger (3-0). Entré en seconde période, il provoquera un pénalty. Une première concluante. « Ça fait vraiment plaisir de porter le maillot du pays de mes origines », a-t-il déclaré.

Retenu pour le derby du 27 mars face à l’Algérie, le milieu offensif ne sera finalement pas aligné. A l’aube de la CAN, Carcela n’a d’ailleurs toujours pas disputé le moindre match officiel avec le Maroc.

En décembre, l’employé de l’Anzi Makhachkala voulait disputer le championnat d’Afrique des moins de 23 ans avec le Maroc. La FIFA l’en empêcha. Pour avoir participé aux éliminatoires pour les Jeux Olympiques 2008 avec la Belgique, il ne pouvait disputer cette compétition également qualificative pour les JO…

Mardi, au terme de la deuxième journée du stage de préparation des Lions pour la CAN, Carcela a assuré que sa sélection était « une surprise ». « Je pensais que je n’avais aucune chance d’être sélectionné mais j’ai continué à travailler avec une petite lueur d’espoir dans mon esprit. J’ai aimé que Gerets s’informe régulièrement de ma forme et de ma rééducation », a-t-il ajouté.

En 2011, Carcela est passé au travers d’assez d’épreuves pour ne pas appréhender un premier match officiel avec le Maroc, même à l’occasion d’une CAN.

Thomas Goubin