Football. Marouane Chamakh doit-il quitter Arsenal ?
Marouane Chamakh a rejoint le stage de préparation des Lions de l’Atlas mardi, le lendemain d’une nouvelle prestation décevante livrée sous le maillot gunner. Indiscutable en sélection, pourquoi le Marocain ne parvient-il pas à s’imposer à Arsenal ? Devrait-il même envisager un départ ?
Les chiffres peuvent être cruels : en dix minutes, Thierry Henry s’est montré aussi efficace que Marouane Chamakh en une demi-saison.
Lundi soir, en 32e de finale de Cup, le Marocain, en manque de temps de jeu et de réussite, commençait le match en titulaire. Une première depuis de longues semaines. Surtout, une occasion idéale pour prouver à Arsène Wenger qu’il peut apporter une plus-value au jeu des Gunners. Une occasion gâchée.
A la 68e minute, devant l’incapacité de son équipe à mettre en danger la défense de Leeds, club de deuxième division, le coach d’Arsenal décidait de sortir l’ex-Bordelais et de le remplacer par le revenant, Thierry Henry. On connaît la suite …
Une lecture factuelle voudrait que Chamakh ait de nouveau exhibé son incapacité à faire la différence dans la difficulté. Une lecture plus complète conduit à remarquer que Thierry Henry, statut de légende oblige, fut systématiquement cherché par ses partenaires dès son entrée en jeu, quand Chamakh se trouvait contraint de batailler pour tenter d’exploiter quelques ballons bancals.
Reste un constat impitoyable : alors que Wenger avait choisi de laisser souffler Robin Van Persie, l’attaquant marocain n’a rien montré qui conduirait le coach français à changer de discours.
Un joueur de 4-4-2
Depuis le printemps dernier, Wenger ne cesse de répéter que devant la forme olympique de Van Persie, il ne peut que cantonner Chamakh au banc. Un choix imparable dans le 4-3-3 mis en place par l’entraîneur français.
Un schéma qui sied parfaitement au Hollandais, amateur de profondeur et capable de se retourner rapidement, mais beaucoup moins au Lion de l’Atlas. Car si Chamakh marque des buts, il ne peut être considéré comme un pur avant-centre. Le Marocain excelle dans le jeu en pivot et dans la remise. Chamakh est un altruiste, dénué de l’égoïsme nécessaire aux buteurs en série.
A Bordeaux, sa meilleure saison fut conclue avec treize réalisations au compteur. Un pic pas franchement élevé pour un joueur de 27 ans. En Gironde, Chamakh excellait dans le 4-4-2 mis en place par Laurent Blanc, un schéma qui lui va comme un gant. Le Marocain n’était pas l’avant-centre de l’équipe, mais le pivot de son jeu offensif. Le longiligne marocain faisait aussi valoir son excellent jeu de tête sur les services millimétrés de Yohan Gourcuff.
La CAN, pour se relancer
Dur au mal, jamais effrayé par un duel, et excellent dans les airs, le Lion de l’Atlas semblait, en apparence, taillé pour la Premier League. Mais, au final, les qualités qui lui ont permis de se distinguer en Ligue 1 sont peut-être trop communes en Angleterre pour qu’il tire son épingle du jeu.
Mais au-delà du style anglais et du nouveau penchant pour le 4-3-3 de Wenger, le Marocain paye surtout les conséquences de la loi de la concurrence impitoyable qui régit le fonctionnement des clubs abonnés à la Ligue des champions.
En 2010, lors de ses premiers mois à Londres, Chamakh n’a pas apporté une réelle plus-value au jeu d’Arsenal, et a rapidement été considéré comme un recours occasionnel par Arsène Wenger. Très loin de son statut d’indiscutable avec les Lions de l’Atlas.
Avec la CAN, Chamakh dispose d’une occasion idéale pour se relancer et renouer avec la confiance. Un tournoi pour convaincre Wenger qu’il peut devenir un élément important pour Arsenal, ou pour séduire un nouveau club.
Thomas Goubin