Football. Ligue des champions : Marseille veut sa place dans le gotha

 Football. Ligue des champions : Marseille veut sa place dans le gotha

Une qualification de prestige face au grand Inter Milan pérenniserait la belle histoire qu’entretient le club phocéen avec l’Europe. Photo Philippe Huguen / AFP.


Sur le terrain de l’Inter Milan, l’OM, victorieux à l’aller (1-0), va jouer sa place en quart de finale de la Ligue des champions. Une qualification requinquerait un football français en déclin sur la scène européenne.




 


De responsabilités, l’OM n’en manque pas. Une individuelle : celle de se racheter de son piteux parcours en championnat. Notamment de ses quatre défaites de rang concédées en Ligue 1, une série noire qui l’a sans doute éloigné définitivement de la possibilité de disputer la Ligue des champions l’année prochaine.


Une qualification de prestige face au grand Inter Milan pérenniserait la belle histoire qu’entretient le club phocéen avec l’Europe. Un résultat qui lui permettrait de se retrouver parmi les huit meilleurs clubs d’Europe. Un statut sans doute trompeur, mais plus d’une aventure s’est construit sur l’illusion d’une certaine grandeur.


Contre l’Inter, il sera donc question d’amour-propre pour l’OM. Mais aussi de défendre un intérêt collectif : la place du football français en Europe. Car, à force de dérailler lors des compétitions européennes, les clubs hexagonaux viennent de se faire dépasser à l’indice de l’UEFA par les représentants portugais. La sonnette d’alarme est tirée.


En se qualifiant, Marseille contribuerait à relever légèrement l’évaluation dégradée de la France. Les Phocéens éviteraient aussi un nouveau zéro pointé aux représentants tricolores au stade des quarts de finale. Autrement dit, un nouveau constat de l’impuissance française dans les compétitions continentales.


 


Sneijder va-t-il réduire en miettes les statistiques ?


En Coupe d’Europe, l’emporter 1-0 à domicile à l’aller est souvent qualifié de résultat idéal. Car, malgré l’étroitesse de la victoire, ce maigre écot rend l’adversaire particulièrement vulnérable lors du match retour. L’explication : en vertu de la règle du but à l’extérieur, qui compte double, l’Inter peut ainsi être contraint de faire trembler au moins trois fois les filets, si l’OM parvenait à vaincre Julio César, ne serait-ce qu’à une seule reprise. Statistiquement, les Phocéens partent donc favoris.


Sur le papier, l’Inter, bien que laborieuse en Serie A, dispose toutefois de sérieux atouts pour renverser la situation. Vendredi, après sa pénible victoire acquise dans les derniers instants face au faible Chiveo Verone (0-2), Claudio Ranieri s’est félicité d’avoir retrouvé un grand Wesley Sneijder.


Absent à l’aller, car blessé, le Hollandais est la clé de voûte de l’édifice nerazzurro. L’homme capable, par sa seule présence, d’assurer le lien déficient entre les bases arrières de l’Inter et ses attaquants, d’alimenter Forlan, Milito, ou Pazzini, selon les choix opérés par Claudio Ranieri.


« On aura besoin de beaucoup de force demain, a déclaré, lundi, Didier Deschamps, car l’Inter va nous mettre la pression. » « Il va falloir résister mais ne pas seulement se contenter de ça, a poursuivi l’entraîneur marseillais. Si on a le bonheur de marquer un but, on sera dans une situation intéressante. » Mais l’OM saura-t-il ne pas ployer sous le lourd poids des responsabilités ?


Thomas Goubin