Football. Le Real frôle l’exploit, le Sénégal éliminé de la CAN

Immense surprise mercredi à la CAN, avec l’élimination du Sénégal. En Espagne, le Real ne fut pas loin d’en provoquer une autre, mais c’est bien le Barça qui jouera les demi-finales de la Coupe du Roi.

Le Real y a cru. Pourtant, cet énième clasico entre les merengue de Mourinho et les blaugrana de Guardiola, semblait parti pour confirmer la lourde tendance de la supériorité catalane.

Avec un dispositif bien plus audacieux qu’à l’aller, doté de trois milieux offensifs (Ronaldo-Kaka-Ozil) plutôt que de trois défensifs, le Real a offert sa réplique la plus séduisante au Barça, depuis l’arrivée de José Mourihno à Madrid. Mais deux buts en fin de première période semblaient faire le deuil de la possibilité d’un exploit merengue au Camp Nou.

A la 43e minute, Lionel Messi échappait au contrôle de ses gardes du corps, et achevait sa chevauchée par un amour de passe pour Pedro, qui ouvrait le score.

Cinq minutes plus tard, au bout des arrêts de jeu, Lassana Diarra commettait une faute sur Messi qui valait un deuxième carton jaune. Le Français échappait à l’exclusion, mais était puni dans la foulée : il déviait le coup-franc de la tête, et se muait bien à son insu en passeur décisif pour Dani Alvès, qui envoyait une frappe surpuissante dans la lucarne de Casillas.

En deuxième période, l’entrée à l’heure de jeu de Benzema à la place d’un Higuain pas inspiré, allait contribuer à faire revenir les merengue dans le match, et de croire à nouveau en une qualification.

Superbement lancé par Ozil, Cristiano Ronaldo réduisait le score à la 68e minute. Quatre minutes plus tard, Karim Benzema lobait Puyol d’un superbe coup du sombrero, avant de résister au retour de Piqué pour égaliser.

Défait 2-1 à l’aller, le Real ne se trouvait plus qu’à un but des demi-finales. Les vingt dernières minutes s’annonçaient palpitantes, mais la fatigue, la précipitation, et l’expulsion de Sergio Ramos (88e), ont entravé la voie d’un exploit. Reste que Mourinho semble enfin avoir trouvé la formule pour contrarier le Barça, à la loyale.

Le Sénégal ne comprend pas

En 2002, le Sénégal avait contribué à l’élimination de la France, en dominant Henry et consorts en match d’ouverture de la Coupe du Monde. Une compétition dont les Bleus étaient les favoris.

Dix ans plus tard, les Lions de la Téranga tombent dès le premier tour d’une CAN qu’ils avaient abordé en sérieux prétendants. A l’arrivée, ce même sentiment d’incompréhension et de gâchis.

Mercredi, le Sénégal, déjà défait par la Zambie lors de son premier match, a concédé un nouveau revers face à la Guinée Equatoriale, heureux pays hôte, désormais qualifié pour les quarts de finale.

A la 90e minute d’un match dominé par des Lions de la Téranga trop stériles, Moussa Sow finissait par arracher l’égalisation (1-1). Mais comme si rien ne pouvait être épargné à Diawara et consorts, une frappe canon du défenseur, Alvarez Aguirre, redonnait l’avantage à la Guinée Equatoriale dans les arrêts de jeu.

Malgré Sow, Demba Ba, Mamadou Niang, et Souleymane Diawara, entre autres, le Sénégal sort par la petite porte. « J’ai un sentiment de frustration, a déclaré le sélectionneur Amara Traoré, parce qu’on venait pour gagner quelque chose. Ça nous permettra d’apprendre, on avait beaucoup de joueurs qui n’avaient jamais joué de CAN. Ma frustration, c’est de voir autant d’occasions et toujours un pied, une tête… Je n’ai pas d’explication, on a tout donné. » Roger Lemerre n’aurait pas dit mieux.

Thomas Goubin