Football. Getafe : Le pari gagnant de Barrada
Paris ne l’a pas pris dans ses bras. Alors, Abdelaziz Barrada est allé tenter sa chance à Getafe, petite entreprise espagnole. Etincelant avec son club comme en sélection olympique, le Marocain serait aujourd’hui sur les tablettes du Real Madrid. (Photo AFP)
Nombreux sont les jeunes prometteurs du bassin parisien qui échappent à l’œil du PSG. Ce ne fut pas le cas d’Abdelaziz Barrada. Le Franco-Marocain, originaire de Provins, se fait repérer par le club de la capitale alors qu’il évolue à Moissy-Cramayel, en CFA.
En 2007, à 18 ans, il rejoint l’équipe réserve du PSG. Le milieu créatif y accumule les titularisations, mais ne sera jamais lancé dans le grand bain. Autrement dit, en Ligue 1. En 2009, Barrada signe bien un contrat professionnel avec Paris, mais l’engagement ne porte que sur une année, témoin de la confiance limitée que lui accorde son employeur. Au terme d’une saison blanche, le milieu de terrain fait son baluchon, et se dirige de l’autre côté des Pyrénées.
A Getafe, Barrada débute aussi avec la réserve. Au sein du club de la banlieue de Madrid, le nom du Franco-Marocain remonte cependant rapidement aux oreilles de l’entraîneur de l’équipe première.
En août 2011, le milieu offensif effectue ses débuts en Liga. Quelques gestes de classe, sa force de pénétration, et son esprit volontaire, le transforment, sans attendre, en un pion indispensable de l’actuel onzième de la Liga.
Depuis le début du présent exercice, Barrada totalise 24 titularisations, et a déjà inscrit quatre buts. Le dernier, mercredi, face à Villareal. Dimanche, c’est de l’un de ses centres qu’est venu le seul but de la rencontre face à la Real Sociedad. Deux actions qui valent six points, au total. Des performances qui ont généré l’intérêt de moult écuries.
Etincelant avec les Lionceaux
Le PSG peut d’autant plus se mordre les doigts de n’avoir pas repéré le talent qui se trouvait sous son nez, que les jambes de Barrada ne tremblent pas lors de ses débuts. Avec Getafe, on l’a vu, mais aussi en sélection marocaine.
Appelé pour renforcer la sélection olympique, il s’étrenne sous le maillot rouge en mars 2011, face au Mozambique. Sa prestation convainc Pim Verbeek d’en faire un titulaire indiscutable. En novembre, lors de la CAN U23, le milieu offensif, qui peut également couvrir le poste de deuxième attaquant, termine le tournoi en co-meilleur buteur, avec trois réalisations à son compteur.
Il ne dispute cependant pas la finale, Getafe s’étant accordé avec la fédération marocaine, pour que le joueur soit libéré dès que les Lionceaux valideraient leur billet pour les JO. Sans son indispensable Barrada, le Maroc perdra la finale face au Gabon.
Un autre arrangement entre Getafe et la fédération chérifienne expliquerait que Barrada n’ait pas été appelé pour la CAN senior. Le 19 février, le natif de Provins effectue finalement ses débuts avec les Lions de l’Atlas d’Eric Gerets, lors d’un amical face au Burkina Faso (2-0). Sa prestation est considérée comme l’un des rares éléments à retenir d’un match fade, lors duquel il adresse une passe décisive à El-Arabi.
Mieux que Ronaldo
Au Maroc comme en Espagne, le talent de Barrada fait l’unanimité. Angel Torres, président de Getafe ne tarit ainsi pas d’éloges sur son jeu joyau : « Il est cultivé et bien éduqué, assure le dirigeant espagnol, et il tire mieux les coups-francs que Cristiano Ronaldo ! En fin de saison, nous devrons sûrement le vendre à un grand club espagnol ou de Premier League. »
Le Real Madrid, club qui entretient des liens étroites avec Getafe, aurait déjà levé la main pour acquérir les services du talentueux marocain. L’ambitieux PSG version qatari osera-t-il s’inviter au bal des prétendants ?
Thomas Goubin