Football – Fellaini : Simple et funky

Avec Everton comme avec la sélection belge, Marouane Fellaini fait l’unanimité. Ce mardi soir, quand l’Equipe de France tentera de passer par le milieu, elle trouvera immanquablement sur son chemin la coupe funky de celui qui aurait pu opter pour les Lions de l’Atlas.

Depuis les années 80, le football belge n’avait pas vu éclore une génération de footballeurs si prometteuse. Avec Hazard, Witsel, Lukaku, et Fellaini, entre autres, chaperonnés par les piliers de la défense, Van Buyten et Kompany, les Diables Rouges peuvent aspirer à retrouver l’élite du football de sélection.

Mais la formule gagnante qui convertirait l’addition des talents en multiplication des succès n’a pas encore été trouvée. Quand la Belgique ne s’était pas qualifiée pour la Coupe du Monde 2010, la jeunesse de l’équipe avait été mise en avant comme circonstance atténuante. L’avènement était reporté à l’Euro 2012. Mais, là encore, la Belgique a échoué. Cependant, personne pour remettre en cause le potentiel des promesses d’outre-Quiévrain. Notamment de Marouane Fellaini, déjà une valeur sûre à son poste.

Talent et convoitises

A 20 ans, le milieu de terrain fait le grand saut, en quittant le Standard de Liège afin de signer pour Everton. Coût de la transaction : 20 millions d’euros.

Un record pour un joueur issu du championnat belge. Un record aussi pour l’autre club de Liverpool, qui n’avait jamais déboursé une telle somme pour un milieu de terrain.

L’investissement financier d’Everton est imposant. Fellaini débute en Premier League avec la pression de justifier le coût de son transfert. Dès son premier match, il se met les supporters Toffees dans la poche par son activité de marathonien, et sa capacité à remonter les ballons qu’il ratisse à foison. Depuis 2008, Fellaini est un indiscutable du voisin et rival des Reds de Liverpool.

Très tôt, Fellaini a dû faire les choix. Des choix exigés par les convoitises que générait son talent. Dès ses 19 ans, il opte ainsi pour les Diables Rouges. Le Maroc ne pourra compter sur l’un des milieux défensifs les plus talentueux de sa génération.

Né en Belgique, Fellaini dispose de la double-nationalité. Ses parents, originaires de Tanger, où le jeune homme aime passer ses étés, ont traversé la Méditerranée en 1972 pour s’installer outre-Quiévrain.

Marouane a de qui tenir, car son père, Abdellatif, fut gardien du Raja Casablanca. Son départ pour l’Europe fut d’ailleurs guidé par sa volonté de prendre place entre les poteaux d’un club belge.

Un désir jamais assouvi, puisque Fellaini père n’a jamais reçu la lettre de sortie de la Fédération marocaine. Reconverti en chauffeur de bus, Abdellatif suivra de près les premiers pas de son fils avec un ballon rond. Il l’inscrit à Anderlecht dès ses sept ans.

Il se révèle face à Liverpool

A 18 ans, Marouane Fellaini fait ses débuts en professionnel avec le Standard de Liège, et se voit jeter dans le grand bain de la Ligue des champions.

Lors de la saison 2007-2008, en compagnie de Defour, Witsel, il mène les Rouches, surnom du Standard, au titre de champion de Belgique. Le premier depuis 25 ans pour le club de Liège.

Au mois d’août, le Standard rencontre Liverpool au troisième tour préliminaire de la Ligue des champions. Face à Gerrard et consorts, les Belges impressionnent et ne cèdent qu’à l’avant-dernière minute des prolongations.

En tribune, l’entraîneur d’Everton, David Moyes, repère un grand échalas à la coupe de musicien funk. Fellaini reviendra rapidement à Liverpool, pour signer un contrat avec les Toffees.

En Belgique, Fellaini a rapidement grandi, mais éprouvait un manque de reconnaissance. Il n’avait ainsi pas digéré de se voir remettre le Soulier d’Ebène 2008, qui récompense le meilleur joueur d’origine africaine, et non celui de meilleur joueur du championnat.

Parti à Everton, le belgo-marocain a joué le haut de tableau de la Premier League pendant trois saisons. Mais cette année, Everton se trouve en pleine tourmente, et végète à la 17e place. De quoi générer des rumeurs de départ du milieu belge.

Conscient du danger de perdre un pilier de leur entre-jeu, les dirigeants d’Everton viennent d’annoncer que Fellaini serait sur le point de prolonger son contrat.

En Belgique, on compte aussi sur le longiligne milieu de terrain pour ramener les Diables Rouges en haut de l’affiche. Dès ce mardi soir, face à la France ?

Thomas Goubin