Football. CAN : Les Lions ont les crocs
Lundi prochain, le Maroc va débuter sa CAN face à la Tunisie. Guidés par Eric Gerets, un grand meneur d’hommes qui n’a pas peur de faire des choix, les Lions paraissent armés pour réaliser un beau tournoi, voire pour prétendre à la victoire finale.
Abondance de biens ne nuit pas. Depuis son arrivée à la tête des Lions de l’Atlas en novembre 2010, Eric Gerets a misé sur la concurrence pour tenir en état d’alerte son groupe. Pas de privilèges, ni de passe-droit avec le coach belge, même pour les anciens.
Grand animateur de l’attaque des Lions ses dernières années, Mounir El Hamdaoui s’est ainsi vu évincé de la liste des 23 pour la CAN. En rabattant vers la sélection des Marocains nés à l’étranger, Gerets s’est donné le luxe de pouvoir choisir.
Carcela, né en Belgique, Assaidi et Amrabat, nés en Hollande, ont fait leurs débuts sous le mandat de Gerets, provoquant en embouteillage au sein du secteur offensif chérifien. Là où certains voient un problème, le coach belge préfère voir des solutions.
Le Lion de Rekem a aussi décidé de compter sur Adel Taarabt, malgré son attitude de starlette, quand il refusa de jouer le derby face à l’Algérie. Bilan des opérations : aux avant-postes, la titularisation de Marouane Chamakh, seul véritable attaquant axial des 23, fait figure d’unique certitude.
Hadji se signale
Lundi, en match de préparation pour la CAN, face au Grasshopper Zurich, le Maroc l’a emporté (3-1). Privé de Oussama Assaidi, blessé au tendon d’Achille, Eric Gerets a misé sur un trident Amrabat-Taarabt-Boussoufa, pour alimenter Chamakh.
Finalement, c’est l’entrant, Youssouf Hadji, qui a tiré la couverture à lui, en inscrivant un doublé. Un rendement qui n’a pu laisser indifférent le sélectionneur. De plus, si Oussama Assaidi, considéré comme un titulaire depuis ses débuts avec les Lions au printemps dernier, se remet sur pied, le Lion de Rekem va se trouver devant un sacré dilemme au moment d’armer son onze pour le premier match de la CAN, lundi prochain, face à la Tunisie.
Gerets doit aussi se dire qu’il dispose de l’embarras du choix, d’un large éventail d’options pour s’adapter et surprendre chaque adversaire. Clairement, avec le Ghana, la Côte d’Ivoire, et le Sénégal, le Maroc dispose de l’un des quatre plus riches effectif du tournoi.
Outre la densité de son secteur offensif, les Lions comptent avec Kharja et Belhanda, de talentueux milieux à tout faire, et Adil Hermach fait figure d’imposant récupérateur.
Enfin, la ligne la plus reculée des Lions est guidée par Mehdi Benatia, impressionnant chaque semaine avec l’Udinese, chaperon d’El Kaouatari dans l’axe, et entouré sur les côtés par Basser et El Kaddouri, des valeurs sûres de la sélection.
Les Lions comme en 1976 ?
Le Maroc part donc à la CAN avec de grandes ambitions. Eric Gerets a confié qu’il visait d’emmener les Lions dans le dernier carré. Si le Belge parvient à faire de son riche groupe, un ensemble cohérent et créatif, le Maroc peut envisager le meilleur.
Mais une bonne part de son tournoi sera conditionnée par le résultat de son match d’entame face à la Tunisie. Les derbys accouchent souvent de rencontres âpres, qui se jouent sur un détail.
De l’équipe qui avait cédé en finale de la CAN 2004 face aux Aigles de Carthage, seuls Kharja, Chamakh, et Hadji sont rescapés. Avec Gerets, le Maroc veut tourner la page de ses échecs répétés, et succéder enfin aux héros de 1976, les seuls à avoir ramené le trophée panafricain à Rabat.
Thomas Goubin