Football. CAN : Le Ghana et la Côte d’Ivoire en favoris

 Football. CAN : Le Ghana et la Côte d’Ivoire en favoris

La Côte d’Ivoire

Outre le Maroc, les favoris de la CAN sont à chercher en Afrique noire. Ghana et Côte d’Ivoire s’avancent en épouvantail, et l’arsenal offensif du Sénégal en impose. Les outsiders pourront-ils contrer ces robustes ensembles ?

 

La voie est libre. Triple détenteur du trophée, l’Egypte ne sera pas à la CAN. Le Cameroun, quadruple vainqueur du tournoi, non plus. Des absences qui font le bonheur du Ghana et de la Côte d’Ivoire. Sélections du continent les plus performantes au plan international, Blackstars et Elephants se voient ouvrir un boulevard. Sauront-ils en profiter ?

C’est au pas écrasant d’un mastodonte que Ghana comme Côte d’Ivoire se sont qualifiés pour la CAN. Dans le groupe H, les coéquipiers de Didier Drogba ont tout simplement réalisé un sans-faute : six matches remportés sur six, et +18 de différence de but. Gyan et consorts ont presque fait aussi bien : cinq victoires et un nul, et +12 au goal-average. Des chiffres qui témoignent de la marge confortable les séparant de leurs adversaires.

En Guinée Equatoriale, la Côte d’Ivoire sera accompagnée, au sein du groupe B, par l’Angola, le Soudan, et le Burkina Faso. Force émergente du continent, les Etalons de Jonathan Pitroipa, Bakary Koné, et Charles Kaboré, semblent les seuls susceptibles de faire trébucher Drogba et consorts. Au final, le pire ennemi de la Côte d’Ivoire sera avant tout elle-même, comme l’indiquent ses dernières CAN.

Complexe de supériorité, faille psychologique, ou manque de réussite, les diagnostics sont variés, mais les échecs répétés pour la génération dorée des Touré (Yaya et Kolo), Koné, Zokora, et Drogba.

En 2010, la force mentale de l’Algérie avait eu raison des Elephants dès les quarts de finale. En 2008, l’Egypte avait violemment surpris le mastodonte d’Afrique de l’Ouest en demi-finale (4-1). Enfin, en 2006, c’est aux pénaltys que les Ivoiriens s’étaient inclinés face à ces mêmes égyptiens.

Autant dire que l’absence des Pharaons doit profondément réjouir les hommes de François Zahoui. Elle ne doit pas non plus laisser insensible le Ghana, battu en finale par l’Egypte lors de la dernière CAN.

 

L’attaque cinq étoiles du Sénégal

Au sein du groupe D, les Blackstars trouveront sur leur chemin le Botswana, le Mali, et la Guinée.

Malgré les défections de Michael Essien et Kevin-Prince Boateng, les grands moteurs de leur entre-jeu, on voit mal les Ghanéens ne pas occuper une place de quart de finaliste. Les Aigles du Mali ressemblent à leur concurrent le plus sérieux.

Mais privés de Momo Sissokho et Frédéric Kanouté, qui ont préféré mettre de côté la sélection, ainsi que de Mahamadou Diarra, actuellement sans club, le potentiel malien semble trop limité pour apporter une réplique digne des frères Ayew, Gyan, et consorts.

Auteur, lui aussi, d’une campagne de qualification remarquable, le Sénégal veut tirer un trait sur l’ère des quarts de finaliste de la Coupe du Monde 2002, terminée dans la décadence. En 2010, les Lions de la Terranga n’étaient pas parvenus à valider leur billet pour la CAN. Cette fois, ils sont parvenus à se tirer d’un groupe dont le Cameroun faisait figure de favori.

Avec Demba Ba, Mamadou Niang, Moussa Sow, et Papiss Cissé, l’attaque du Sénégal est clairement la mieux dotée du tournoi panafricain. De quoi rêver à un premier sacre pour un pays absent du palmarès de la CAN.

Mais les Lions ne manquent-ils pas de milieux d’envergure pour alimenter leurs brillants attaquants ? C’est un des doutes qui pèse sur cette équipe. En revanche, si le sélectionneur, Amara Traoré, parvient à trouver la bonne formule pour assurer la transition milieu-attaque, le Sénégal s’annonce comme un candidat sérieux au dernier carré.

De nombreux outsiders

En cas de strict respect de la logique de la forme du moment, les demi-finales de la CAN pourraient opposer le Sénégal au Ghana, et la Côte d’Ivoire au Maroc. Mais ils sont plus d’un à vouloir bousculer l’ordre pré-établi.

Les pays hôtes, Gabon et Guinée Equatoriale, s’appuieront sur le soutien populaire pour tenter de réaliser une participation historique. La Tunisie devrait, elle, vendre chèrement sa peau, comme de coutume. Bonne surprise de la dernière CAN, la Zambie dirigée par Hervé Renard, l’ex coach de l’USM Alger, va s’avancer avec l’ambition d’un outsider, comme le Burkina Faso, voire le Mali.

Et pourquoi ne pas miser une pièce sur un rôle de trouble-fête pour le Niger, dirigé par le madré Rolland Courbis. L’ex coach de Bordeaux et de l’OM est parvenu à qualifier le pays sahélien pour sa première CAN.

Les jours qui précédent le coup d’envoi de la compétition sont le temps de tous les espoirs et des pronostics les plus audacieux. Samedi, place à la vérité du terrain, avec le match inaugural qui opposera la Guinée Equatoriale à la Libye.

Thomas Goubin