Football. CAN : La Zambie met les Ivoiriens au tapis !

 Football. CAN : La Zambie met les Ivoiriens au tapis !

Sous une pluie battante


Pour la première fois de son histoire, la Zambie remporte la Coupe d’Afrique des Nations. Face aux grands favoris ivoiriens, les Chipolopolos, se sont montré sans complexe, et ont fini par faire pencher la décision en leur faveur lors d’une longue séance de tirs aux buts (0-0, 8 tab à 7).




 


La Zambie semblait condamnée d’avance. Face à une Côte d’Ivoire souveraine, les Chipolopolos paraissaient trop légers pour ajourner à nouveau le sacre promis au géant de l’Afrique de l’Ouest depuis l’éclosion de sa génération dorée (Touré, Zokora, Kalou …).


Face au Ghana, en demi-finale, les hommes d’Hervé Renard avaient souffert face à la puissance physique des Blackstars, mais s’en étaient sortis miraculeusement, grâce à une réussite insolente. Comment cette sélection dont un seul joueur évolue en Europe (Mayuka, des Young Boys Berne) pouvait contrarier un groupe ivoirien qui va se fournir à Chelsea, Arsenal, ou Manchester City ?


Sous une pluie battante,les Zambiens ont déjoué tous les pronostics, et décidé d’être acteur de leur finale, plutôt que de la subir. Face à une équipe qui a conservé sa cage inviolée pendant l’intégralité du tournoi, les Chipolopolos se créaient une immense occasion dès la deuxième minute, mais Barry Copa allait chercher d’une immense parade la frappe de Sinkala.


Avec Kalaba en maître d’œuvre, et Chris Katongo en dynamiteur, les Zambiens ont fait trembler à moult reprises l’arrière-garde ivoirienne, mais un manque de lucidité dans les derniers gestes les ont empêchés de prendre les devants.


 


Drogba imite Gyan


Drogba dans un jour sans, c’est Gervinho qui tentait d’allumer la mèche pour les Eléphants, mais la discipline de l’arrière-garde zambienne, alliée au manque de fluidité de l’attaque ivoirienne, faisait s’éteindre dans l’œuf la majeure partie de leurs initiatives.


Au total, le grand favori de la finale ne s’est créé que deux franches opportunités. Ou plutôt, trois. A la trentième minute, Yaya Touré bénéficiait, au cœur de la surface, d’une talonnade idoine de Didier Drogba, mais le Citizen croisait trop sa frappe.


En toute fin de match, Gradel, entré à la place de Kalou, manquait, lui aussi, de précision au moment de frapper au but. Il avait été servi par Wilfried Bony, l’attaquant du Vitesse Arnhem, qui venait de remplacer, Yaya Touré, à la surprise générale.


La troisième opportunité ? Elle se présentait à la 69e minute. Fébriles, les Ivoiriens, commençaient à être sérieusement malmenés par les Chipolopolos, quand le manque d’expérience des joueurs d’Hervé Renard semblait leur coûter le match.


Pris de vitesse par Gervinho, Chansa bousculait naïvement le Gunner dans la surface : pénalty. Drogba s’avançait, mais son tir s’envolait au-dessus de la barre. Déjà, en demi-finale, les Zambiens s’étaient sortis indemnes d’un pénalty sifflé à leur encontre, quand Gyan avait, lui aussi, échoué à faire trembler les filets. Les Chipolopolos avaient-ils un destin à accomplir à Libreville ?

 


Les pénaltys, comme il y a vingt ans


Pour préparer leur finale, les Zambiens sont allés rendre hommage aux dix-huit internationaux décédés dans un crash d’avion en 1993, à Libreville, le lieu de la finale. Pour les Chipolopolos, le drame qui avait endeuillé leur pays, est devenu un motif supplémentaire pour ramener la coupe aux pays.


La Côté d’Ivoire ne manquait pas non plus de raisons pour l’emporter. L’ONU est même allée jusqu’à considérer qu’une victoire des Eléphants pourrait accélérer le processus de réconciliation en cours à Abidjan. La victoire tant espérée depuis des années pour contribuer à créer un sentiment d’unité en temps de guerre civile, allait-il finalement advenir pour célébrer le retour à la démocratie et à la paix ?


Lors des prolongations, les Ivoiriens se montraient toujours aussi empruntés. La majeure opportunité serait d’ailleurs zambienne. A la 95e minute, Chris Katongo était servi par son véloce frère, Félix Katongo, entré en jeu en seconde période, mais sa frappe à bout portant venait s’écraser sur le poteau.


Comme il y a vingt ans, lors du dernier sacre de la Côte d’Ivoire, le vainqueur de la CAN sera désigné au terme de la séance de tirs aux buts. Malgré la pression consubstantielle à l’épreuve couperet, les pieds des Eléphants et des Chipolopolos ne tremblaient pas. Chaque camp marquait ses sept premiers tirs aux buts. Désigné comme cinquième tireur, Drogba faisait, cette fois, trembler les filets.


Le premier échec serait signé par Kolo Touré. La coupe semblait alors destinée aux Zambiens, mais la frappe de Kalaba s’envolait dans le ciel de Libreville. Tireur suivant, Gervinho s’avançait face à Mweene, mais manquait également la cible. Finalement, c’est Sunzu qui offrait à la Zambie la première Coupe d’Afrique des Nations de son histoire. Libreville devient à présent aussi synonyme d’effusions de joie pour le pays d’Afrique australe.


 


Thomas Goubin