Football. CAN : La Tunisie laborieuse mais qualifiée
La Tunisie a souffert, mais a fini par retrouver le fil directeur de son jeu pour s’imposer en toute fin de match face à de puissants Nigériens (2-1). Les Aigles sont en quarts de finale.
Le Niger a mis la Tunisie au supplice. Gênés par la rapidité des joueurs du Mena, et par leur supériorité athlétique, les Aigles se sont fait voler dans les plumes.
La Tunisie refroidit toutefois d’entrée de jeu les ardents Nigériens, avec un but inscrit sur un exploit individuel de Youssef Msakni dès la quatrième minute.
A seulement 21 ans, le jeune attaquant de l’Espérance Tunis, déjà auteur d’une entrée décisive face au Maroc, s’impose comme le véritable monsieur plus des Aigles.
Prompts à tromper la vigilance nigérienne, les hommes de Trabelsi souffrent cependant toujours pour contenir les puissants attaquants nigériens. Dès la neuvième minute, le Mena égalise.
Sur un rebond capricieux, Mathlouthi, pressé par un attaquant adverse, doit se contenter de repousser le ballon, qui est repris d’une tête plongeante victorieuse par William Toni Ngounou, milieu de terrain évoluant dans le championnat suédois.
L’arrière-garde tunisienne n’en est qu’au début de son calvaire. Haggui, Abdennour, et consorts, souffrent particulièrement face aux qualités de sprinter de Moussa Maazou. A la 30e minute, l’ex Bordelais passe toute la défense en revue grâce à sa seule pointe de vitesse, mais ouvre légèrement trop son pied devant Mathlouthi.
Moussa Maazou s’est distingué en 2011 pour ses déclarations mégalomanes où il se comparait à Messi et Ronaldo. Il avait été licencié de Bordeaux pour avoir insulté les supporters. Une année récompensée d’un Ballon de Plomb, autrement dit du titre du plus mauvais joueur évoluant en France. Souvent pathétique en club (il évolue désormais chez les Belges du Zulte Waregrem), Maazou brille cependant une fois la tunique nationale enfilée.
Jemâa en sauveur
En deuxième période, les hommes de Trabelsi continuent de se faire secouer, mais seulement par intermittence. Les Aigles rectifient le tir : ils se montrent plus agressifs dans les duels et pressent plus haut afin de court-circuiter les initiatives adverses.
Sami Trabelsi a également choisi de donner davantage d’impact physique à son attaque en sortant Chermiti, remplacé par Jemâa dès le retour des vestiaires. Autre mouvement réalisé de bonne heure : Darragi prend la place de Dhaouadi, dès la 50e minute.
A l’heure de jeu, Msakni, encore lui, se trouve tout près de redonner l’avantage aux siens mais enroule insuffisamment sa frappe, après un travail individuel à nouveau remarquable.
Au fur et à mesure que passent les minutes, la Tunisie parvient enfin à mettre le pied sur le ballon, et à manœuvrer à sa guise.
La présence de Issam Jemâa pèse particulièrement sur l’arrière-garde nigérienne. L’Auxerrois, totalement remis de sa blessure qui l’avait privé du derby maghrébin face au Maroc, va finir par trouver l’ouverture au meilleur moment.
Dans la dernière minute du temps réglementaire, Jemâa contrôle parfaitement un service en profondeur, esquive ses gardes du corps, avant de placer une frappe imparable. La Tunisie a souffert, a craint le pire, mais assure l’essentiel.
Le Niger est éliminé. En compagnie du Gabon, vainqueur du Maroc (3-2), la Tunisie se qualifie pour les quarts de finale.
Thomas Goubin