Football. CAN : La Tunisie domine le Maroc, en vieux Lion
Hermétique et efficace,
Pour le Maroc,
Le onze d’Eric Gerets annonçait la couleur. Un 4-2-3-1 très offensif, dénué de récupérateur de métier. Clairement, le Maroc voulait poser les débats sur le terrain technique. Pilier de la campagne de qualification, Adil Hermach prenait ainsi une étonnante place sur le banc, Gerets misant sur l’attelage Kharja-Belhanda pour se charger de la maîtrise de l’entre-jeu. Un choix audacieux, peut-être trop.
Avec un Boussoufa particulièrement remuant derrière le trident Assaidi-Chamakh-Amrabat, le Maroc dessinait de beaux mouvements, mais butait sur un Mathlouthi impérial. Le gardien de l’Etoile du Sahel intervenait ainsi de manière décisive dès la 12e minute, en repoussant une frappe de Chamakh, parfaitement servi par Boussoufa.
Dès la huitième minute, il fallait une superbe parade de Lamyaghri pour aller chercher une frappe à bout portant du capitaine, Karim Haggui, à l’affut sur un corner. Dhaouadi trouvait, lui, le poteau, sur une soudaine frappe déclenchée des
Le petit bijou de Msakni
Belhanda puis Chamakh manquaient d’égaliser avant la pause, mais
En deuxième période, scénario quasi identique. Le Maroc accentue sa pression, mais les Tunisiens font peser une lourde menace sur des contres rapidement menés.
Eric Gerets décide de ne pas attendre pour injecter du sang-neuf : Taarabt prend la place d’Amrabat dès le retour des vestiaires, avant que Boussoufa ne soit supplée par Hadji (59e).
Une grosse poignée de minutes après son entrée en jeu, le Rennais donnait l’illusion d’une égalisation quand il lobait son garde du corps d’un superbe contrôle orienté, mais il manquait ensuite le plus facile en ne cadrant pas sa frappe.
Côté tunisien, Trabelsi bougeait aussi ses pièces : Msakni substituait Allagui (56e), avant que Chikhaoui ne cède sa place à Ragued (65e), un mouvement clairement conservateur de la part de l’ex défenseur central. Mais les Aigles ne perdaient pas pour autant leur capacité à piquer rapidement vers le but adverse. Khelifa (55e), puis Traoui (69e) se trouvaient à deux doigts de doubler la mise.
C’est le jeune Youssef Msakni qui allait asséner un deuxième coup de massue sur la tête des Lions, au terme d’une brillante action individuelle. Crochets, conduite de balle extérieur du pied, et passements de jambes, la perle de l’Espérance Tunis baladait deux défenseurs adverses, avant d’ajuster une frappe croisée imparable (75e).
Avec ce deuxième but, la victoire tactique de Trabelsi sur Gerets semblait totale. Les Marocains tentaient bien de se rebeller, mais multipliaient les mauvais choix, certains s’enlisant dans des initiatives individuelles présomptueuses, quand d’autres manquaient de clairvoyance au moment d’ajuster la dernière passe.
Finalement, Kharja profitait d’une remise de Kantari, en position de hors-jeu flagrante mais non signalée, pour réduire le score (86e) et offrir un final palpitant au derby maghrébin. Kharja, encore lui, se trouvait d’ailleurs à deux doigts d’égaliser dans les arrêts de jeu, mais sa frappe n’était pas suffisamment enroulée.
En vieux lion, le capitaine marocain a sonné la révolte. Son apport décisif a souligné avec plus de force une faiblesse chérifienne : le manque d’expérience de certains titulaires, notamment aux avant-postes.
Logiquement, le Maroc s’incline face au métier et à la discipline des Aigles. Les Lions se trouvent désormais en danger. Vendredi, ils devront en découdre avec le pays hôte, le Gabon, qui a montré de belles choses un peu plus tôt ce lundi, lors de son entrée en lice face au Niger (2-0).
Quant à
Thomas Goubin