Football. Allemagne-France : Les Bleus en recherche de garanties
Mercredi soir à Brême (20h45), la France va passer un test relevé, face à ce qui est peut-être la meilleure équipe actuelle en Europe. En affrontant l’Allemagne, les Bleus peuvent craindre le pire. Ils pourraient aussi enfin trouver des réponses à leurs doutes.
Les temps ont changé. Lors des années 80, la Mannschaft était cette machine hyper réaliste qui enterrait les illusions d’une France romantique. Puis, la décennie suivante a progressivement inversé le rapport de force. Cinq matches amicaux se sont disputés entre 1990 et 2005, pour quatre victoires hexagonales et un nul.
Enfin, ces dernières années, alors que la France s’était endormie sur les acquis de la génération Zidane, l’Allemagne a bousculé ses us et coutumes pour redevenir une puissance crainte. Elle a notamment réformé son système de formation en prenant exemple sur… la France, et misé sur les enfants d’étrangers nés en Allemagne (Ozil le Turc, Khedira le Tunisien…).
La Mannschaft a retrouvé son habituelle compétitivité, tout en jouant un football spectaculaire et spontané, que l’on croyait étranger à son ADN. Dans le même temps, la France n’a pas gagné un match en phase finale d’un tournoi international depuis la retraite de Zidane, en 2006.
Cette inversion du rapport de force rend le déplacement à Brême périlleux. Une crainte majeure :que la France subisse une humiliation à trois mois de l’Euro. Dans la foulée de son excellente Coupe du Monde, la Mannschafta réalisé un sans-faute lors de sa campagne éliminatoire pour l’Euro, remportant toutes ses rencontres, et inscrivant plus de trois buts par match en moyenne.
Dans le même temps, la France, au terme d’un parcours laborieux, a accroché sa qualification dans les derniers instants de sa dernière rencontre face à la Bosnie. L’Allemagne s’appuie sur une identité de jeu forte, la France la cherche encore à trois mois de l’Euro.
Giroud titulaire
Pour Laurent Blanc, le temps presse. Le sélectionneur se trouve devant une équation difficile à résoudre : il doit trouver de nouvelles solutions pour faire franchir un cap à son équipe, tout en commençant à figer son onze-type dans sa recherche de garanties. Les circonstances vont l’aider à soigner chaque aspect.
Les forfaits conjugués de Karim Benzema et Loïc Rémy devraient ainsi le conduire à aligner d’entrée de jeu, Olivier Giroud, irrésistible en Ligue 1, mais qui fait encore figure de petit bleu au niveau international. Mathieu Valbuena devrait également se voir donner sa chance dans le couloir gauche. L’occasion pour le Marseillais de convaincre Blanc de l’amener en Ukraine.
Derrière, la charnière centrale Mexès-Rami va pouvoir reprendre ses repères. Après une longue absence pour blessure, le Milanais va retrouver une place de titulaire. Le sélectionneur ne cache pas qu’il considère l’association entre l’ex-auxerrois et l’ex-lillois, comme son option numéro une dans l’axe de la défense. Un choix qui fait du polyvalent Abidal le titulaire à gauche, plutôt qu’Evra.
Un statut d’indiscutable dont bénéficient également Yann M’Vila, et Hugo Lloris. Le gardien de l’OL vient de recevoir une promotion, en héritant du brassard de capitaine. « Je ne vais pas tout le temps vous donner des explications, mais j’estime qu’Hugo présente le plus de garanties »,a justifié Blanc.
Des garanties, on y revient. La France en présente peu avant d’affronter Ozil, Klose, et compagnie. « Si je suis réaliste, a considéré le sélectionneur, je dirais qu’ils ont plus de garanties dans leur jeu que nous. » Parvenir à rivaliser avec l’Allemagne en donnerait aux Bleus. Des garanties de pouvoir se hisser au niveau des meilleurs.
Thomas Goubin