Elections – Tout ce qu’il faut savoir à propos du vote des Tunisiens résidents à l’étranger
A l’occasion du coup d’envoi aujourd’hui 1er septembre des dépôts de candidature aux élections de la Constituante, Le Courrier de l’Atlas a décidé de faire une mise au point concernant le volet du vote des Tunisiens à l’étranger. Pour ce faire, nous nous sommes rendus au quartier général de l’Instance Supérieure Indépendante des Elections qui, ironie du sort et revanche de l’Histoire, se trouve au 10 rue de Rome au cœur du centre-ville de Tunis, une adresse qui a servi en 2009 de QG à la campagne électorale du président déchu.
Mohamed Fadhel Mahfoudh, responsable de la Commission des Tunisiens Résidents à l’Etranger, organe de l’ISIE, a répondu en exclusivité à toutes les interrogations de nos lecteurs à propos d’une procédure distincte qui s’avère différente à plus d’un titre du vote à l’intérieur du pays, une procédure dont les enjeux et le bon déroulement sont cruciaux puisqu’elle concerne pas moins de 700.000 électeurs tunisiens en âge de voter, soit quasiment 10% du total de l’électorat.
Voici quelques points clés à retenir :
Où voter ?
Dans les sièges des représentations consulaires et des missions diplomatiques tunisiennes, avec la possibilité, conformément à ce qu’a demandé l’ISIE aux autorités de certains pays étrangers, d’ouvrir des bureaux de vote supplémentaires, à condition que les autorités locales l’autorisent.
Ainsi la France, pays abritant la plus grande communauté tunisienne à l’étranger, l’instance régionale comptera pas moins de 154 bureaux de vote au total, répartis sur deux circonscriptions, tandis que l’Allemagne refuse pour l’instant toute ouverture de bureaux de vote additionnels, autre que ceux des missions diplomatiques. Cela dit, les autorités allemandes sont en train d’étudier la possibilité d’ouvrir un maximum de 2 ou 3 bureaux de vote externes.
Quand le vote aura-t-il lieu ?
Afin de faciliter la procédure pour les Tunisiens de l’étranger devant souvent parcourir de longues distances pour accéder à leurs bureaux de vote respectifs, l’ISIE a choisi d’étaler le vote sur les 3 jours précédant le jour J du vote en Tunisie. Le vote aura donc lieu les 20, 21 et 22 octobre prochains.
Quand connaîtra-t-on les candidats ?
Déjà critiquée pour sa brièveté, la fin de la période de dépôt des listes de candidatures a définitivement été fixée au 7 septembre à 18h. 4 jours après cette date, soit à partir du 12 septembre, les listes seront publiées par l’ISIE, après avoir examiné les cas de contentieux pour lesquels un recours est possible devant le Tribunal de première instance de Tunis.
Comment être candidat ?
Contrairement à ce qui avait été annoncé par certains de nos confrères à la suite de la dernière réunion de l’ISIE du 29 août, le dépôt des candidatures devra impérativement se faire en personne, auprès des instances régionales, et ce pour les candidats résident en Tunisie et ceux résident à l’étranger. Pas de dépôt de candidature par courrier recommandé donc. Dans le cas de non présence en Tunisie des candidats entre le 1 et le 7 septembre, une procuration est nécessaire, via légalisation préalable de la signature du candidat. Celui-ci devra ne pas avoir occupé de responsabilité au sein du RCD dissout, ni avoir appelé l’ex président ben Ali à se représenter en 2014.
Quel est le découpage des circonscriptions ? Combien de sièges pour chaque circonscription ?
Les circonscriptions électorales sont au nombre de 6, chacune compte une instance régionale, et chaque instance a un siège (site ou QG, à distinguer des sièges à l’Assemblée):
– 2 circonscriptions en France (instance régionale de Paris regroupant Paris, Pantin et Strasbourg, et instance régionale de Marseille regroupant Lyon, Marseille, Toulouse, Grenoble et Nice) : 5 sièges + 5 sièges = 10 sièges.
– 1 en Italie (sise à Rome) = 3 sièges.
– 1 regroupant les deux Amériques + le reste des pays européens (Montréal) = 2 sièges.
– 1 Pays arabes + le reste des pays du monde (Abou Dhabi) = 2 sièges.
– 1 en Allemagne (sise à Berlin) = 1 siège.
Soit un total de 18 sièges.
Mohamed Fadhel Mahfoudhi précise enfin que le décret-loi numéro 35 relatif aux élections a été modifié à la demande de l’ISIE afin de permettre aux tunisiens à l’étranger ne disposant pas d’une CIN (carte d’identité) de pouvoir voter simplement avec leur passeport. Il insiste enfin sur le fait que tous les tunisiens, sans exception, auront le droit de voter, indépendamment de leur statut de résident (pas de carte de séjour nécessaire) qui n’est pas du ressort de l’ISIE ni ne la concerne.
S.S.
