Economie. Maroc – CCG : des partenariats préliminaires
Il y a quelques mois déjà, le club très fermé des monarchies du Golfe a invité le Maroc à se joindre à son conseil, malgré la distance géographique, l’écart socio-économique et toutes les différences culturelles. Depuis, les négociations ne cessent pas, les rebondissements se multiplient. Entre temps, des partenariats se mettent déjà en place.
Jeudi dernier, un accord a été signé entre le gouvernement marocain et les Fonds d’investissements souverains de certains pays du Golfe. Il s’agit d’un partenariat pour la réalisation de gros investissements au Maroc et qui verront le jour sur une dizaine d’années.
A l’issue de cet accord, un fonds a été créé, portant le nom « Wessal Capital ». Ce nouvel instrument constitue le mât de la stratégie collaborative qui permettrait à terme de concrétiser des chantiers de taille dans le secteur du tourisme en particulier, puisque Wessal est le fruit d’un partenariat entre le Fonds marocain de développement touristique et les fonds Qatar Holding LLC, Aabar Investments PJS (Emirats Arabes Unis), Koweit Investment Authority et Al Ajial Investment Fund Holding.
Le Maroc a signé quatre autres accords de coopération bilatérale avec le Qatar, dont un mémorandum d’entente pour la coopération dans le domaine touristique, mais également un accord dans le domaine minier, entre l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et la Société minière du Qatar. Le dernier accord avec ce pays concerne un protocole additionnel à l’accord datant de 1987, relatif à la main-d’œuvre marocaine résidant au Qatar.
Le Golfe indécis
Un ministre émirati vient de déclarer qu’il n’y a pas de consensus parmi les États arabes du Golfe sur l’admission de la Jordanie et du Maroc au Conseil de six membres de Coopération du Golfe. « Nous devons nous inspirer de l’expérience de l’Union européenne qui, à un certain point, a accepté près de 10 pays à y adhérer, et regardez maintenant ce qui s’est passé avec l’euro », explique Cheikh Abdullah.
Drôle de situation si l’on tient compte du fait que la proposition d’adhésion provenait des dirigeants du Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG) et non du Maroc.
Maints prétextes sont donnés au Maroc qui n’a vent des débats houleux que cela suscite qu’à travers les émissions télé et les sorties médiatiques des acteurs civils opposés à cette suggestion.
Evidemment, l’argument qui revient toujours, concerne le niveau socio-économique du Royaume chérifien. Bien que le PIB par habitant ait connu une progression de 4,3% entre 2007 et 2011, son niveau actuellement est aux alentours de 4.830 dollars (2008), contre 24.153 dollars (2008) au Sultanat d’Oman, pays le moins riche du Golfe, c’est à dire 5 fois plus que celui du Maroc.
Parmi les promesses qu’avait prononcées le CCG, figurait la prise en charge d’un programme de soutien économique du Maroc et de la Jordanie, sur une période de cinq ans. 2 milliards d’euros sont déjà investis au Maroc à travers ces multitudes d’accords. Si cela demeure insuffisant pour booster le PIB par habitant, ça pourrait déjà sortir de la crise un secteur ou deux de l’économie marocaine.
Feswa Misk