Economie : le Maroc regarde vers le sud

Les entreprises marocaines veulent de plus en plus travailler avec leurs voisins d’Afrique subsaharienne. Proches par la géographie, l’histoire et la langue, les pays africains représentant une opportunité pour certains secteurs de l’économie marocaine.

Du 19 au 25 juin, une centaine d’entreprises marocaines se sont envolées vers 4 pays d’Afrique. C’est la quatrième fois que Maroc Export, le « bras armé » du gouvernement en matière de développement des exportations, organise une telle opération. Baptisée « Caravane de l’export », l’opération consiste à faire découvrir aux entreprises marocaines un pays d’Afrique subsaharienne, ses opportunités d’affaire et nouer des liens qui se concrétiseront par des contrats sonnants et trébuchants.

Cette année, après l’Afrique de l’ouest et centrale parcourues lors des précédentes éditions, le Caravane s’est intéressée à deux pays francophone, le Bénin et le Togo, un anglophone, le Ghana, et un lusophone, l’Angola. Les entrepreneurs marocains étaient donc invités à aller au-delà la barrière linguistique qui amène souvent les entreprises du royaume vers les pays dont le français est la langue commune.

Quels avantages peuvent tirer les entreprises marocaines en Afrique ? Il y a l’histoire : le Maroc a toujours entretenu des liens étroits avec les voisins du sud, notamment d’un point de vue commercial. La langue française est aussi un atout de taille, mais pas partout en Afrique. Dans certains cas, le Maroc a une « longueur d’avance » sur le chemin du développement et a rencontré certaines des difficultés que vivent aujourd’hui des pays d’Afrique. Certaines solutions mises en œuvre au Maroc peuvent ainsi être adaptées facilement au contexte africain.

Depuis le dernière décennie, les entreprises marocaines ont développé leurs liens avec le sud : c’est le cas de Maroc Télécom qui a repris plusieurs opérateurs téléphoniques historiques. Dans la banque, Attijariwafa Bank affiche une « ambition africaine » très claire, au même titre que la BMCE qui vient de prendre les commandes du groupe panafricain Bank of Africa. Agroalimentaire, BTP, automobile, électricité, industrie pharmaceutique, textile, tourisme, finance, technologies de l’information et de la communication, services… de nombreux secteurs travaillent déjà ou vont travailler avec l’Afrique subsaharienne.

Même si les exportations sont orientées aux deux tiers vers l’Europe, la tendance au développement des exportations vers l’Afrique subsaharienne devrait s’accroître dans les prochaines années. Ainsi, le gouvernement entend doubler la proportion de l’export à destination du sud pour passer, en volume, de 10% en 2010 à 20% en 2018.

Cyril Bonnel