Des tombes musulmanes vandalisées dans un cimetière des Alpes-Maritimes

 Des tombes musulmanes vandalisées dans un cimetière des Alpes-Maritimes

Un cimetière profané (archives) Philippe Huguen / AFP


Le carré musulman du cimetière de Carros dans les Alpes Maritimes a été l’objet de dégradation à caractère raciste et politique, apprend-on de l’AFP. Plusieurs tombes, notamment de harkis, et le mur du carré du cimetière ont fait l’objet de dégradations, précise le parquet de Grasse. (Photo AFP)


 


Cette commune de 11 000 habitants proche de Nice a découvert lundi 30 avril des croix gammées à l’envers sur neuf tombes musulmanes du cimetière de la commune. Des inscriptions « Arabe dehor » et « Vive Le Pen » faites à la peinture rose fluo ont également été retrouvées sur le mur du carré musulman.


La gendarmerie de Carros a ouvert une enquête pour « violation de sépultures avec la circonstance aggravante qu’une communauté est visée en raison de son origine ethnique et de sa religion », crime passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000€ d’amende.


 


Condamnations unanimes


Les réactions politiques n’ont pas tardé à la suite de ces dégradations dans cette commune où Marine Le Pen est arrivée en tête du premier tour avec 27,12 % des voix. La secrétaire départementale du Front national s’est d’ailleurs dite « choquée » par cet acte. Elle estime que cette dégradation ne peut pas être « l’œuvre de gens du FN, car ce serait vraiment stupide de notre part de faire quelque chose qui ne peut que nous porter préjudice ».


Le maire (PS) de Carros a pour sa part exprimé sa « stupéfaction » et sa « colère ». Il entend porter plainte contre un acte qui touche toute la communauté carrossoise selon lui. La fédération départementale du parti socialiste a condamné « les symptômes du climat pourri de cette fin de campagne présidentielle ». Le Parti communiste a dénoncé quant à lui des actes « odieux, infâmes et racistes ».


Le secrétaire d’État aux Anciens Combattants, Marc Laffineur, s’est rendu sur place lundi après-midi en qualifiant ces dégradations d’« intolérables ». « S’attaquer à la tombe d’anciens combattants, c’est s’attaquer à la France, c’est méconnaître l’histoire des harkis qui (lui) ont tant apporté » a-t-il ajouté après s’être recueilli sur les tombes profanées.


Dans un communiqué diffusé mardi 1er mai, le Rassemblement des musulmans de France (RFM) a exprimé par la voix de son président « sa plus grande condamnation de ces actes lâches et inqualifiables ». Il « exhorte les pouvoirs publics à prendre la mesure de la gravité de la situation devant la répétition de ces actes qui stigmatisent la communauté musulmane de France.


Le RFM appelle dans le même communiqué « les fidèles à faire preuve de calme et de sérénité devant ces actes de provocation répétés ».


Rached Cherif