De nouvelles facettes de la vie de Ben Laden à travers le témoignage de son beau-frère
De nouvelles facettes de Ben Laden sont décrites dans une longue interview de son beau-frère saoudien, recueillie par le quotidien arabe Al Hayat. Nous l’avons lue pour vous, en voici les principaux points.
Le beau-frère en question est Saad Ben Abdallah Echerif dont la sœur est l’une des femmes de Oussama ben Laden, dont il est sans nouvelles et qu’il suppose captive en ce moment au Pakistan. Khaled Ben Laden, tué avec son père, lors de l’assaut des forces américaines, était son fils aîné.
Ce témoignage est capital, Saâd et Oussma étaient amis d’enfance puis compagnons de route, ils sont devenus parents par alliance et étaient très proches. Ils se sont rencontrés à Médine, à Djedda, en Afghanistan et au Soudan.
Nous apprenons ainsi que sa la sœur de Saad, Sihem Echerif ou Om khaled comme on l’appelle, saoudienne de naissance, est détentrice d’un doctorat d’Etat. Elle a une parfaite connaissance de la langue arabe, femme de lettres et poétesse à ses heures, elle est également spécialiste du coran. Cette femme avait accompagné Ben Laden durant toute sa vie contre son gré, si l’on croit le témoignage de son frère.
Elle avait fait preuve de courage et avait tout sacrifié pour rester auprès de ses enfants. Ben Laden en effet fait mine de rendre la liberté à celles de ses femmes uqi désirent le quitter ; mais en réalité, il retient les enfants, même en bas âge. Sa première femme, Najoua, syrienne, a sacrifié ses enfants. Sihem aussi est partie mais elle est revenue auprès de lui au bout de dix jours pour être près des siens.
Geste délicat et révélateur de cet amour, c’est encore à ses enfants qu’elle avait dédicacé son doctorat qu’elle avait soutenu contre la volonté de son mari. Oussama Ben Laden ne voulait pas permettre à sa femme de poursuivre ses études mais il s’était engagé avant le mariage, c’était une condition, de lui permettre de préparer son doctorat.
Toujours d’après le témoignage de Saad, celui qui était considéré comme l’mai le plus proche de Oussama, il certifie que sa sœur avait fait preuve d’une grande force de caractère durant toute sa vie pour protéger ses enfants et subir son destin la tête haute. D’un autre côté, elle avait de l’influence sur son mari. Femme lettrée parmi ses autres femmes qui ne l’étaient pas forcément, elle avait toute l’attention de son mari qui prenait le temps de l’écouter. Elle semblait avoir ses faveurs, c’est encore elle qui se chargeait de lui corriger ses discours.
Toujours selon Saad Echerif, Ben Laden avait à l’endroit des femmes une vision archaïque. Elles n’avaient pas le droit d’intervenir dans les débats ni dans les choix qu’il faisait. Ses douces moitiés avaient à ses yeux le statut d’exécutantes se devant de vivre toujours en retrait. Il faisait une nette séparation entre la vie privée et la vie professionnelle et active.
Il était également adepte de la polygamie et la pratiquait à tout venant en obligeant ses femmes à accepter ses récurrentes noces. A tel point que les autres femmes de l’organisation empêchaient leurs maris de le côtoyer pour ne pas être influencés par lui et adopter la polygamie à leur tour.
Selon lui, la femme est faite pour enfanter et s’occuper de la famille. Son rôle se limitait à s’occuper du mari et à élever les enfants, elle n’avait pas le droit à l’instruction ni le droit de participer à la vie active. Ainsi, il empêchait ses propres filles d’aller à l’école. C’était sans compter sur la ténacité de Sihem, qui poussée par la volonté d’instruire ses enfants, a inventé elle-même un programme consistant à administrer des cours à domicile. Elle avait fait suivre à ses filles sous sa direction le programme scolaire année par année.
Cette rigidité qui caractérisait ben Laden était vivement contestée même par ses compagnons qui partageaient avec lui le même combat.
Saad Echerif dans son témoignage nous apprend que Ben Laden était habité par le souci sécuritaire. Echerif soupçonne à travers la mort de Ben Laden une scission chez les pakistanais eux-mêmes. En outre, il toute possibilité qu’il ait pu se laisser tuer par les Américains sans lutter.
Quant à Sihem, sa famille s’active à présent pour la ramener dans son pays natal, nous apprend son frère.
Pour le lire le texte complet de l’interview, voici les liens :
http://www.daralhayat.com/portalarticlendah/269926
http://www.daralhayat.com/portalarticlendah/269547
http://www.daralhayat.com/portalarticlendah/269159