Belgique. Le royaume : première terre d’immigration d’Europe

 Belgique. Le royaume : première terre d’immigration d’Europe

Des enfants issus de l’immigration lors de la visite par la Princesse Mathilde de leur école à Bruxelles. Mark Renders / AFP


Une étude de l’Institut Itinera publiée récemment attire l’attention sur le fait que la Belgique est résolument une terre d’immigration – massive, diront certains. En effet, les chiffres révélés par cette étude sont assez parlants.


 


D’une terre d’émigration à un pays d’immigration


On apprend notamment que 500 000 étrangers (soit 4,5 % de la population) ont été accueillis en 10 ans dans le royaume. C’est proportionnellement davantage que les grands pays d’accueil comme les États-Unis ou le Canada.


Ces deux pays n’ont par exemple accueilli respectivement que l’équivalent de 2,5 % et 4 % de leur population ces 10 dernières années. Le Royaume-Uni, deuxième pays d’accueil européen par rapport à sa population, est loin derrière la Belgique avec environ 2,5 %.


Ce ne fut pas toujours le cas. Au 19e siècle, la Belgique a même connu un solde migratoire négatif. Les étrangers ne représentaient en 1870 que 2,8 % de la population belge. Ils sont aujourd’hui environ un million, soit 9 à 10 % des habitants du pays.


Parmi ces nouveaux arrivants, ils sont une majorité d’Européens. 53 % viennent de pays de l’UE et 10 % sont des Européens extracommunautaires. Ensuite, les Asiatiques (11 %) et les Africains (10 % pour le Maghreb et 9 % pour l’Afrique subsaharienne) forment les plus fortes communautés de migrants.


 


Le défi de l’intégration


Mais, alors que 40 % des migrants européens repartent un jour dans leur pays d’origine, c’est le cas de moins de 15 % des immigrés non européens. Cela a une répercussion directe sur le nombre de naturalisations : 800 000 étrangers sont devenus Belges depuis la loi de 1985 sur la naturalisation. 80 % de ces Belges d’adoption sont d’origine extracommunautaire.


Voilà de quoi donner du relief au défi de l’intégration. Il est donc essentiel d’adapter une politique d’intégration encore trop centrée sur les primoarrivants pour donner des perspectives aux les générations suivantes qui naitront ou deviendront Belges de droit. En effet, en additionnant les immigrants, les Belges naturalisés et leurs enfants, on atteint une proportion de 25 % de la population du royaume.


Selon les prévisions, la part des personnes ayant un ou deux parents d’origine étrangère sera de 30 à 50 % à l’horizon 2060.


 


Rached Cherif