Algérie. Une peine de 3 ans requise contre un militant associatif
Pour éviter toute fausse note qui pourrait chahuter le rendez-vous électoral du 10 mai, les autorités algériennes ne font plus dans la dentelle en actionnant la justice et la police. Abdelkader Kherfa, un jeune militant, a été déféré ce jeudi matin devant le Tribunal d’Alger. Une peine de trois ans est requise contre lui. (Photo AFP)
Abdelkader Kherfa, jeune militant du Comité national pour la défense des droits des chômeurs et membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh), a été déféré ce matin devant le Tribunal d’Alger.
Défendu par un collectif d’une vingtaine d’avocats, le jeune militant n’a pas pour autant échappé à la sévérité du procureur de la République qui a requis contre lui une peine de 3 ans de prison.
Les chefs d’inculpation retenus contre lui ? Troubles à l’ordre public, incitation à attroupement et usurpation de fonction. Son crime ? Avoir pris part à un rassemblement des greffiers organisé, mercredi 19 avril, devant le tribunal de Sid M’hamed à Alger. Le lendemain, il est présenté devant le parquet avant d’être placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison de Serkadji.
Pour exprimer leur soutien à Abdelkader Kherfa, une quarantaine de militants des droits de l’homme, de syndicalistes et de militants associatifs ont tenté d’organiser aujourd’hui un sit-in devant le tribunal où il a comparu.
La police n’a pas agi de main morte : les manifestants ont été dispersés avec brutalité et une dizaine d’entre eux ont été arrêtés puis embarqués dans des commissariats de la capitale. Ils ont été tous relâchés l’après-midi.
Yacine Ouchikh