Algérie. Une marche des étudiants empêchée à Alger
Au nez et à la barbe des observateurs internationaux qui se trouvent ces jours-ci à Alger pour superviser les législatives du 10 mai prochain, les autorités algériennes ne se sont pas embarrassées de trop de scrupules pour empêcher une marche des étudiants à Alger, organisée à l’appel du Comité national des étudiants démocrates amazighs. (Photo AFP)
La marche des étudiants devait s’ébranler de la FAC centrale vers le Palais du gouvernement, à l’appel du Comité national des étudiants démocrates amazighs (CNEDA) pour exiger un statut officiel pour la langue amazighe.
Un important dispositif sécuritaire est déployé dès la matinée en bloquant toutes les issues menant vers la place Maurice Audin. Aux environs de 9 heures, les policiers avaient déjà procédé à l’arrestation de trois étudiants. À 10 heures, quelque trente étudiants, les meneurs essentiellement, ont été encerclés devant le grand portail de la FAC centrale, les empêchant ainsi d’avancer.
Le nombre de policiers était tellement important que les jeunes étudiants n’ont même pas pu entamer leur action ni être rejoints par leurs collègues qui en ont été réduits à suivre le spectacle à partir du trottoir d’à côté.
D’autres marches sont prévues
Un rassemblement est alors improvisé par le groupe d’étudiants assiégés par les policiers. Des drapeaux algériens et des emblèmes amazighs ont été déployés, des slogans en faveur de l’officialisation de la langue amazighe, mais aussi du rejet des législatives du 10 mai, ont été entonnés.
Ce n’est qu’aux environs de midi que les étudiants ont décidé de mettre fin à leur action en se dispersant dans le calme. Il y a lieu de signaler que les forces de l’ordre n’ont commis aucune brutalité contre les étudiants.
Cette tentative de marche avortée a été en quelque sorte le baptême de feu du CNEDA, né le 4 avril à Alger, qui voulait célébrer dans le faste le 32ème anniversaire du printemps amazigh, coïncidant avec la date du 20 avril.
Ce comité compte aussi organiser jeudi et vendredi d’autres marches dans les principales villes de Kabylie (Bejaïa, Bouira, Boumerdes et Tizi-Ouzou).
Yacine Ouchikh