Algérie. Sonatrach met le paquet sur l’exploration
L’Algérie compte bien augmenter sa production pétrolière et gazière. Dans un entretien exclusif accordé aujourd’hui lundi au journal gouvernemental El Moudjahid, le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a révélé que son groupe investira pas moins de 68,2 milliards de dollars entre 2012 et 2016.
« Comme il est de tradition au sein de la compagnie, les perspectives 2012 s’inscrivent dans le sillage des actions déjà engagées, principalement celles relatives au programme d’intensification de l’effort de recherche. Cette tendance sera donc maintenue tout au long du plan à moyen terme 2012-2016. Le montant total des investissements à consentir en Algérie dans ce contexte et tout au long de cette période, est estimé à 68,2 milliards de dollars, faisant de Sonatrach le premier investisseur en Algérie », a affirmé Abdelhamid Zerguini.
Mieux, l’essentiel de cette somme faramineuse sera consacrée à l’exploration et à la production. « Les 82% de ce montant seront dédiés au segment Amont, 9% au segment Aval et 8% au segment Transport par Canalisations », a-t-il indiqué avant de poursuivre : «Vous remarquerez ainsi que l’Amont se taille la part du lion dans le programme des investissements de Sonatrach et que ce programme sera consenti en effort propre à hauteur de 41,8 milliards de dollars, ce qui représente 61% du montant total des investissements prévus en Algérie durant la même période ».
Des réserves à renouveler
Pour Abdelhamid Zerguine, les principales missions de Sonatrach, dans l’amont pétrolier, « résident dans le renouvellement des réserves pétrolières et gazières par l’intensification de l’effort d’exploration, ainsi que le développement des gisements existants ».
Ainsi, le portefeuille de l’exploration s’est élargi ces deux dernières années. De 30 périmètres de recherche en 2011, il est passé à 57 périmètres de recherche et 15 périmètres de prospection en 2012. Et 79 périmètres de recherche sont prévus à l’horizon 2014.
Question : pourquoi la Sonatrach a-t-elle décidé de mettre plus de 80% de ses investissements dans le seul domaine de l’exploration ? A-t-elle senti un besoin pressant de renouveler ses réserves qui se seraient considérablement amenuisées par la faute de la politique de l’exploitation effrénée imposée par l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil ? Ce n’est pas exclu. Surtout que l’Algérie se doit d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses clients, l’UE notamment dont le troisième fournisseur en matière de gaz n’est autre que l’Algérie.
Yacine Ouchikh