Algérie: ode aux PME
Le chef du Forum des entreprises Rédha Hamiani (FCE), a insisté sur le fait que «l’avant- garde de l’économie nationale et mondiale de l’emploi et de l’innovation de taille, repose essentiellement sur la perfection des PME et TPE (Toutes petites entreprises) lesquelles jouent un rôle déterminant dans la croissance et le bien-être collectif». Intervenant dans le cadre du 10ème symposium de MDI business school, qui vient de se dérouler à Alger, il a précisé en outre, que l’obstacle du développement des entreprises et de l’économie nationale de manière générale, réside dans l’instabilité des textes juridiques qui n’accompagnent pas le contexte économique intrinsèquement évolutif, aussi bien dans le marché national qu’international.
M.Hamiani a ajouté que «même si nous avons des lois qui accompagnent les entreprises, ces dernières ne sont pas appliquées sur le terrain». Bon à savoir, en Algérie, 96,15% des PME emploient moins de 10 salariés. Ainsi, les 450.000 PME et TPE sont considérés par les économistes comme les plus fragiles de l’espace économique de la Méditerranée.
Le président du FCE a estimé, d’autre part, que «nous ne pouvons pas passer d’une économie de gestion de la rente à une économie de production sans développer la PME», a-t-il encore ajouté lors d’une déclaration à la presse en marge de cette rencontre.
Autre moment crucial de la rencontre, le débat sur les griefs retenus par les entreprises contre le système bancaire et les institutions financières donatrices des crédits d’investissements. De nombreux obstacles ont été énumérés entravant la bonne marche de l’activité réelle de l’entreprise, tels la difficulté d’accéder aux financements, les règles prudentielles combien dissuasives, les lenteurs administratives. Les petites et moyennes entreprises se disent en effet entravées dans leur essor par l’absence d’accompagnement, par les garanties excessives, par les délais de traitement des dossiers de crédit.
Le président-directeur général du Crédit Populaire d’Algérie a indiqué que la banque qu’il dirige réalise environ 814 milliards de dinars de total bilan, des fonds propres de plus de 80 milliards de dinars, une rentabilité de 17%. “Ces chiffres, de 2010 traduisent l’existence d’une capacité de financement de l’économie”, a-t-il encore détaillé, ajoutant que durant la même année, les crédits à l’économie ont évolué de plus de 24%.
Un représentant du ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement a annoncé la mise en place à l’horizon 2014 d’une stratégie visant la création de 200.000 PME, soit 3 millions d’emplois.
Organisé par l’entreprise MDI (Business School), l’une des écoles de management les plus huppées d’Alger, le 10e Symposium qui s’est déroulé le 22 et le 23 mai à l’hôtel Hilton à Alger a enregistré dans son programme un panel de conférences et débats animés par des spécialistes de haute voltige. Ce symposium, a été placé cette année sous le slogan : «Développement des PME : pour une meilleure compétitivité des territoires et des secteurs en Algérie». La rencontre a été clôturée avec une cérémonie de remise des prix du concours entrepreneurship et innovation de l’Académie algérienne de l’entrepreneuriat.
Le 10e Symposium international sur le développement et la valorisation des PME a rassemblé plus d’une centaine de chefs d’entreprise et représentants des pouvoirs publics, de représentants du corps diplomatique et de responsables d’organisations patronales qui ont débattu de la vie et de l’avenir de l’entreprise algérienne. Les conférences et les débats programmés durant les deux journées du symposium sont allés au cœur de la problématique centrale du développement de la PME et du rôle déterminant qu’elle peut jouer ainsi que de la relation conflictuelle les opposant à l’institution bancaire.
Etaient présents un parterre d’illustres universitaires et chefs d’entreprise, venus de l’étranger à l’instar de Sid Ahmed Benraouane de l’université du Minnesota, A. Slaouti de l’université d’Ottawa, Boualem Aliouat de l’université de Nice et Faouzi Bensebaâ de l’université de Reims, Meziane Idjerouidène, DG d’Aigle Azur, Karim Oumnia, fondateur de Baliston, Michel Leroy, président de Proteamum SA.