Algérie. Medelci veut rassurer les Libyens

 Algérie. Medelci veut rassurer les Libyens

Le ministre algérien des Affaires étrangères


On annonçait depuis septembre de l’année dernière une visite du président du Conseil de transition (CNT) libyen Mustapha Abdeljalil à Alger, mais c’est finalement Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, qui s’est envolé, hier lundi 5 mars, pour Tripoli afin d’ « écouter les responsables libyens » sur ce qu’ « ils considèrent comme points importants ».




 


Si rien n’a filtré des discussions qu’a eues le chef de la diplomatie algérienne avec ses vis-à-vis libyens, il est fort à parier que le dossier des membres de la famille Kadhafi réfugiés en Algérie ait été mis sur la table. A deux reprises, Aicha Kadhafi a fait deux sorties publiques qui ont fortement agacé les Libyens.


Lors d’une conférence de presse tenue fin février, le président du CNT Mustapha Abdeljalil a accusé, sans les citer, des pays voisins de donner « asile à des ennemis du peuple libyen et d’ignorer des demandes du procureur libyen en vue de leur extradition ». Il est allé jusqu’à agiter la menace d’une rupture dans les relations diplomatiques avec les pays qui ne coopéreront pas dans ce dossier.


« Nos relations futures seront basées sur le niveau de coopération de ces pays sur cette question », expliquait-il avant de s’exclamer : « Si ces pays ne coopèrent pas avec nous sur cette question, leurs relations avec la Libye pourraient arriver à un point dangereux ». Cette sortie tonitruante de M. Abdeljalil ne serait-elle pas à l’origine du déplacement impromptu en Libye de Mourad Medelci ? Fort probable.


 


Priorité aux questions sécuritaires


Mais lors de la conférence animée hier à Tripoli conjointement avec son homologue libyen, le chef de la diplomatie algérienne n’a rien dit de nouveau sur ce dossier. Il a réitéré la position algérienne sur la question en assurant que c’est pour des raisons « purement humanitaires » que l’Algérie a accueilli des membres de la famille de l’ancien dictateur, tout en s’engageant à ce que ces derniers « ne touchent pas à un cheveu » du peuple libyen.


Une fin de non recevoir à la demande libyenne ? Apparemment, oui. Toutefois, M. Medelci a envoyé des messages quant à la bonne volonté de l’Algérie d’approfondir ses relations avec les nouvelles autorités libyennes.


Il a assuré être en Libye pour « transmettre un message de solidarité et de coopération »  avec ce pays et d’examiner de nombreux dossiers d’ « importance majeure » telles les questions sécuritaires.


La conviction de Mourad Medelci est que les deux pays doivent « normaliser » leur relation pour  participer « efficacement » à la nouvelle ère que connait la région. Optimiste, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que la prochaine étape verra l’ouverture de nouveaux dossiers et horizons entre les deux pays.


                                                                                                               Yacine Ouchikh