Algérie-Maroc. La hache de guerre médiatique bientôt enterrée ?
Le processus de normalisation des relations algéro-marocaines s’intensifie. Après le ministre marocain des Affaires étrangères Saâdeddine El Othmani, c’est au tour de son collègue de la communication, Mustapha El Khalfi, d’effectuer depuis hier dimanche une visite de trois jours en Algérie. (Photo AFP)
Au menu de ce déplacement algérois de Mustapha El Khalfi : des entretiens avec son homologue algérien Nacer Mehal, des visites aux sièges des médias publics (télévision, radio et APS) et une rencontre avec les journalistes algériens.
« Cette visite fait partie d’une série de visites qui traduisent la volonté d’approfondir et de renforcer la coopération entre les deux peuples et les deux gouvernements dans le cadre des orientations du Roi Mohammed VI et du président de la République M. Abdelaziz Bouteflika », a déclaré M. El Khalfi, rapporte une dépêche de l’agence officielle APS.
Il est fort à parier que l’un des objectifs du séjour algérois du ministre marocain est de mettre un terme à ces passes d’armes répétitives entre les médias des deux pays. Il y a quelques semaines, le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a déclaré que les frontières algéro-marocaines « vont obligatoirement être ouvertes », pour peu que des déclarations ne viennent pas « démolir les tentatives de rapprochement entre les deux pays ».
Or, ces escalades médiatiques surgissent souvent au gré des crises entre les gouvernements des deux pays. Aussi, en venant à Alger, M. El Khalfi voulait certainement régler le problème à la racine.
Dès son arrivée à Alger, il a émis le souhait que sa présente visite « soit une nouvelle naissance des relations médiatiques entre les deux pays », avant de rappeler l’existence d’un « mémorandum d’entente sur le renforcement des relations au plan médiatique, de la formation et de la couverture médiatique». Sa visite sera d’ailleurs couronnée par un accord de coopération entre Algérie presse service (APS) et l’agence de presse marocaine (MAP).
Si la fin de la « guerre » que se livrent les médias algériens et marocains est de nature à apaiser le climat de tension, il en faut certainement beaucoup plus pour amorcer une nouvelle dynamique de rapprochement et dégeler des relations algéro-marocaines très mal en point.
Yacine Ouchikh