Algérie. Les Islamistes tonnent, Belkhadem fanfaronne

 Algérie. Les Islamistes tonnent, Belkhadem fanfaronne

Abdelaziz Belkhadem a invité les perdants à assumer « la responsabilité de leur échec ». Photo Farouk Batiche / AFP.


Les perdants aux législatives du 10 mai, avec à leur tête les islamistes, veulent lancer une riposte contre ce que Louisa Hanoune a qualifié de « coup de force électoral ».


 


Se sentant humiliés par leurs scores rachitiques, des représentants de plusieurs partis politiques (L’Alliance de l’Algérie verte, le Front national algérien, le Front pour la justice et développement, El Fajr El Jadid, le Front du changement, le Parti de la liberté et de la justice et le Front de l’Algérie) se sont retrouvés mercredi 16 mai  au siège du FNA pour se concerter sur les actions à mener pour obtenir l’annulation des  résultats des législatives.


Le Front des forces socialiste (FFS) de Hocine Ait Ahmed et le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune n’ont pas pris part à cette rencontre. Le représentant de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), regroupant trois partis islamistes dont le Mouvement pour la société de la paix (MSP), a argué de l’absence des deux partis susmentionnés pour justifier son refus d’un communiqué sanctionnant la réunion.


« Il est impossible de prendre de grandes décisions sans la participation de ces deux grands partis », a expliqué Abderrezak Mokri, vice-président et dirigeant influent du MSP, rapporte le journal arabophone El Khabar. Son vœu est que les mécontents des  législatives du 10 arrivent à adopter « une position commune à même d’influer sur le cours des évènements et non pas de faire un simple coup médiatique ». 


Entre autres actions que comptent mener les partis mécontents : le rejet des résultats des élections, le boycott de la future Assemblée, la saisine du président de la République pour l’ouverture d’une enquête sur le déroulement du scrutin… Une réunion est en tout cas programmée pour samedi mais il n’est pas dit que le FFS et le PT vont se joindre à cette action.


 


« La fraude ? Une illusion »


Le patron du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem ne semble pas être préoccupé par cette montée au créneau des islamistes. Lors d’une rencontre organisée aujourd’hui à Alger avec les élus de son parti, il a invité les perdants à assumer « la responsabilité de leur échec ».


« Ceux qui sèment le doute sur la crédibilité des élections législatives sont ceux qui ont été vaincus à l’épreuve des urnes », a?t?il asséné, rapporte le journal électronique TSA. « La fraude, dont parlent certains, n’est qu’une illusion due au choc de 220 volts », ironise-t-il encore.


Analysant la déroute des islamistes, le patron du FLN a soutenu qu’ « il aurait été plus judicieux pour les chefs de ces partis (islamistes) et ceux qui les ont soutenus financièrement et médiatiquement de bien réfléchir avant de prédire leur victoire écrasante et leur prise de pouvoir et déjà constituer un gouvernement », selon une dépêche AFP.


« C’était une erreur politique grave de baser ses espoirs sur ce qui s’est passé dans les pays voisins », ajoute-t-il. En somme, pour Belkhadem, les islamistes ont vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué.


Yacine Ouchikh