Algérie. Le Wali d’Illizi kidnappé
Le wali d’Illizi, Mohamed Laïd Khelifi a été enlevé lundi aux environs de 16 heures à Debdeb à la frontière algéro-libyenne. C’est la première fois depuis l’irruption du terrorisme en Algérie, il y a de cela 20 ans, qu’un commis de l’Etat du rang de M. Khelifi fait l’objet d’un kidnapping.
« Le lundi 16 janvier 2012 à 16 h, au retour d’un déplacement dans la commune de Debdeb (Illizi) effectué dans le cadre des missions régulières d’inspection et de travail et après une rencontre qui s’est tenue dans cette localité à laquelle ont pris part M. Mohamed Laïd Khelifi, wali (préfet) d’Illizi ; le président de l’Assemblée populaire de wilaya ; le chef de daïra d’Aïn Amenas, ainsi que le président de l’Assemblée populaire communale de Debdeb et les représentants de la société civile, le véhicule du wali d’Illizi a été intercepté dans la région de Timeroualine par trois jeunes Algériens armés et identifiés », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué rendu public aujourd’hui mardi.
« Le président de l’APW ainsi que le chargé de protocole et le chauffeur du wali d’Illizi ont été relâchés, tandis que le wali a été gardé par ses ravisseurs et dirigé vers la frontière algéro-libyenne », ajoute le communiqué.
Selon la même source, le wali « a pu prendre contact par téléphone avec sa famille à 21 h 30 sans toutefois préciser le lieu où il se trouvait », et son véhicule a été retrouvé « abandonné » non loin du lieu de l’enlèvement.
Ainsi, le ministère de l’Intérieur a démenti la version donnée par l’AFP qui, se basant sur le témoignage d’un responsable régional, a écrit que « le wali était parti calmer une manifestation de jeunes dans la ville de Debdeb, à la frontière algéro-libyenne, quand il a été enlevé par un groupe d’homme armés, lundi vers 19h ».
Le journal arabophone Ennahar, le premier à révéler cet enlèvement, a lui aussi affirmé que M. Khelifi s’est rendu à Debdeb pour calmer des citoyens qui observent depuis une semaine un mouvement de protestation suite à la condamnation, début janvier, de quelques jeunes de la région dans une affaire de terrorisme.
Abou Zeïd impliqué ?
Selon ce journal, ce sont des membres de la famille d’Abou Zeid qui ont enlevé le wali, son directeur du protocole ainsi que le président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) avant de les livrer au groupe d’Abou Zeid qui les aurait emmenés en Libye.
Le président de l’APW aurait confié à Ennahar que le wali s’est rendu au groupe des protestataires sans escorte, chose dont ont profité les ravisseurs. Le wali aurait ordonné aux éléments des services de sécurité qui l’accompagnaient de le laisser lui et les autres responsables, partir seuls à la rencontre des manifestants.
Le ministère de l’Intérieur n’a pas évoqué la piste terroriste et aucune partie n’a revendiqué l’enlèvement du wali. Mais sa libération ne serait qu’une question d’heures.
Selon Brahim Houmma, sénateur d’Illizi, approché par l’AFP, le wali retrouvera les siens aujourd’hui. « Le wali se trouve en Libye. Les Libyens devraient le ramener au poste frontalier de Debdeb et le remettre aux autorités algériennes aujourd’hui avant le coucher du soleil », a-t-il soutenu.