Algérie. Le projet de la voiture Renault Algérie est-il tombé à l’eau ?

 Algérie. Le projet de la voiture Renault Algérie est-il tombé à l’eau ?

Les responsables de Renault vont-ils renoncer à leur projet d’implanter une usine en Algérie ? Photo archives Alexander Nemenov / AFP.


Le projet que voulait lancer le constructeur français d’automobiles en Algérie risque de ne pas voir le jour. En effet, les responsables de Renault refusent de l’implanter dans la zone de Bellara à Jijel, à 400 km d’Alger, un site qui leur a été proposé par la partie algérienne. (Photo AFP)




 


C’est en tout cas, l’explication donnée aujourd’hui mercredi à Alger par le ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, pour justifier la non réalisation de ce projet lancé en grande pompe l’année passée.


« Les discussions ont pris plus de temps que prévu. Le partenaire étranger a considéré que le lieu proposé pour l’implantation de l’usine est loin du bassin de l’emploi et qu’il n’offrait pas les opportunités nécessaires », a-t-il expliqué.


Pour justifier son refus d’implanter son usine à Bellara, le constructeur français a, selon Mohamed Benmeradi, avancé le facteur du manque de la main d’œuvre qualifiée dans la wilaya de Jijel. La partie française préfère plutôt les grandes villes comme Alger ou Oran qui, seules, disposent des compétences nécessaires à la réalisation de ce projet.


Mais le choix porté par les autorités algériennes sur la wilaya de Jijel est dicté par des impératifs de développement, c’est-à-dire le besoin de créer un équilibre entre les régions en matière d’investissement.


 


Un projet dans le flou


Les autorités comptent-elles céder au vœu du constructeur français ? Il semble que non. « Nous n’avons pas encore proposé un autre lieu pour la construction de l’usine, nous tenons à ce que le projet soit réalisé à Bellara », a soutenu Mohamed Benmeradi avant de préciser : « Pour nous, la zone de Bellara, c’est l’arrière pays de Constantine qui est une plateforme de l’industrie mécanique ».


Que vont faire dans ce cas les responsables de Renault ? Reviendront-ils à de meilleurs sentiments en acceptant le site qui leur est proposé ou, au contraire, jetteront-ils le tablier ? Il faut reconnaître que c’est plutôt l’Algérie qui a le plus besoin de voir ce projet aboutir puisqu’elle ne dispose pas d’industrie automobile.


En 2011, le pays a d’ailleurs importé quelque 365 948 véhicules. Renault, pour sa part, a inauguré février dernier une grande usine à Tanger au Maroc qui doit produire à terme quelque 500 000 véhicules destinés au marché mondial, y compris bien sûr celui de l’Afrique du Nord, dont… l’Algérie.


Yacine Ouchikh