Algérie. Le président du CNT libyen à Alger avant la fin de l’année

 Algérie. Le président du CNT libyen à Alger avant la fin de l’année

Le ministre algérien des Affaires Etrangères Mourad Medelci a confirmé la prochaine venue du président libyen Mustapha Abdeljalil en Algérie. Photo Lionel Bonaventure / AFP.

La normalisation des relations algéro-libyennes avance à grands pas. Annoncée il y a quelques mois déjà, la visite du président du CNT libyen, Mustapha Abdeljalil, en Algérie vient d’être confirmée aujourd’hui mercredi par le ministre algérien des Affaires Etrangères Mourad Medelci lors de son audition par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée française.

« Je confirme que le président Abdeljalil sera très bientôt en Algérie, probablement avant la fin de l’année », a déclaré Mourad Medelci aux députés français.

« Nos contact sont très encourageants, nous n’avons pas d’autre choix que de travailler ensemble », a expliqué le chef de la diplomatie algérienne qui semble se faire beaucoup de soucis sur la situation en Libye. Situation, selon lui, encore « extrêmement préoccupante ».

Il est fort à parier que le terrain a été déblayé lors de la rencontre, mi-novembre à Doha sous les bons auspices de l’Emir du Qatar, entre le président Bouteflika et son homologue libyen Mustapha Abdeljalil même si, depuis quelques mois, l’Algérie a tout fait pour améliorer ses rapports avec les nouveaux maîtres de la Libye qui ont le vent en poupe auprès des grandes puissances.

En effet, après plus de 8 mois de rapports très tendus avec les rebelles libyens, les autorités algériennes ont fini par se rendre à l’évidence de l’inanité de leur soutien au régime finissant de Mouammar Kadhafi.

Et quelques jours seulement après la chute de l’ex dictateur, le chef de la diplomatie algérienne a rencontré fin août en marge d’une réunion de la Ligue arabe tenue au Caire, l’ancien numéro deux du CNT Mahmoud Djibril avant de prendre part à la conférence internationale de soutien à la Libye tenue à Paris.

Une vingtaine de jours plus tard, profitant de la tenue d’une réunion de l’ONU, l’Algérie annonce officiellement sa reconnaissance du CNT.

Une reconnaissance qui a tardé

« Prenant acte de la déclaration faite par le président de l’Union africaine, le président Teodoro Obiang Nguema, lors de la réunion de haut niveau sur la Libye parrainée par les Nations Unies, qui s’est tenue à New York le 20 septembre 2011, et prenant acte, également, de la lettre envoyée par le Conseil National de Transition (CNT) au président de la commission, le 5 septembre 2011, ainsi que du communiqué de la 294ème réunion du Conseil de la paix et de la sécurité, tenue le 21 septembre 2011 à New York, le gouvernement algérien déclare sa volonté à travailler étroitement avec les nouvelles autorités libyennes afin d’asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères et pour favoriser les conditions de la préservation de la paix et de la sécurité et de la stabilité dans la région », justifiait le ministère algérien des Affaires Etrangères Mourad Medelci.

Pour ne pas froisser la susceptibilité de leurs voisins de l’est, les Algériens ont dû boucler le bec à deux reprises à la fille unique de l’ex dictateur, Aïcha Kadhafi, qui, à partir d’Alger, a tenté de chahuter ce rapprochement.

Cependant, les Libyens ne semblent toujours pas prêts à pardonner à Alger son fourvoiement avec Mouammar Kadhafi. Pour preuve, les autorités libyennes viennent d’imposer aux Algériens un visa d’entrée sur le sol libyen.

Yacine Ouchikh