Algérie. Le père de Merah dément vouloir attaquer en justice la France
Sommé par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé de se taire, Mohamed Benalel Merah, père de l’auteur de la tuerie de Toulouse Mohamed Merah, a parlé aujourd’hui mercredi au journal arabophone El Khabar. (Photo AFP)
« Comment veut-il que je me taise ? Non, je parlerai car c’est mon fils qui a été tué. Sarkozy se tairait-il si c’était son fils qui avait été tué ? Non, il parlerait », réplique-t-il, même s’il dit n’avoir aucun problème ni avec le Président français Sarkozy ni avec son ministre des Affaires étrangères.
Le père de Merah dément aussi avoir fait part de sa volonté d’attaquer en justice l’Etat français. « Je n’ai jamais dit que j’allais attaquer en justice l’Etat français et je ne vais pas le faire, mais je suis triste pour la manière avec laquelle a été tué mon fils », se défend-il non sans préciser : « Je veux seulement récupérer la dépouille de mon fils et l’enterrer ici en Algérie ». Son vœu est que son fils soit enterré à Medea, la terre de ses ancêtres.
« Les policiers auraient pu l’arrêter vivant »
S’il récuse donc les déclarations des autorités françaises qui lui prêtent l’intention d’introduire une action en justice contre la France, Mohamed Benalel Merah n’a toutefois pas caché sa colère contre la police française qui, selon lui, aurait pu arrêter son fils vivant. « Je n’ai pas accepté la manière avec laquelle les policiers français ont tué mon fils. Avec les moyens dont ils disposent, les policiers auraient pu l’arrêter vivant », dénonce-t-il avant de poursuivre : « J’aurais aimé qu’il soit arrêté vivant pour permettre au procureur de la République de mener avec lui une enquête. Ensuite, ils pouvaient le condamner, à 15 ans, 20 ans ou même à perpétuité ».
Sans le dire clairement, le père Merah insinue que son fils aurait été éliminé délibérément. « En enquêtant avec lui, il leur aurait donné des informations importantes qui auraient peut-être mené la justice française à ceux qui ont commis le crime », affirme-t-il.
« En le tuant, la police française n’aura aucune preuve. Moi, j’ai perdu mon fils et eux, ils ont perdu le moyen d’arriver à la vérité et les détails de ce qui s’est passé », insiste-t-il. Visiblement Mohamed Benalel Merah nourrit des doutes quant aux véritables auteurs du massacre de Toulouse. Qui sont-ils ? Détient-il des informations sur cette affaire ? Il s’est gardé de le dire.
Yacine Ouchikh