Algérie. Le Mujao exige 15 millions d’euros pour libérer les 7 otages algériens
La vie des 7 otages algériens enlevés le 5 avril dernier à Gao au nord du Mali par des éléments du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) est sérieusement en danger. En contrepartie de leur libération, l’organisation terroriste a exigé hier mercredi le paiement d’une rançon de 15 millions d’euros et la mise en liberté de terroristes emprisonnés en Algérie. (Photo AFP)
« Nos revendications pour libérer les otages algériens sont la libération de nos frères prisonniers en Algérie, plus une rançon de 15 millions d’euros », a déclaré Adnan Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, à l’agence française AFP. Et pour arriver à ses fins, le Mujao soumet l’Algérie à un chantage abject : casser son tirelire pour s’épargner les représailles.
«Vraiment, nous pensons à attaquer l’Algérie, comme l’attentat de Tamanrasset qui a été exécuté par deux jeunes, un Sahraoui et un Malien d’origine arabe », lance le responsable du MUJAO. Cette organisation a été à l’origine de l’attentat kamikaze qui, en mars dernier, a secoué pour la première fois la capitale du Hoggar, Tamanrasset, en faisant 29 blessés.
Les autorités algériennes au pied du mur
Ainsi, Alger est face à un sérieux dilemme : ne pas se soumettre aux exigences des éléments du Mujao mettra sérieusement la vie des 7 otages en danger. La responsabilité du gouvernement algérien sera alors pleinement engagée, non pas parce qu’il n’a pas su tirer ses diplomates des griffes des terroristes, mais parce qu’il les a obligés à rester à Gao, faisant ainsi fi des mises en garde des éléments du MNLA qui leur avaient demandé de quitter au plus vite le territoire de l’Azawad.
Payer la rançon pour sauver la vie des otages discréditera l’Algérie auprès de l’opinion publique internationale. Car, depuis quelques années, les autorités algériennes ont fait de la criminalisation du paiement des rançons aux terroristes une pierre angulaire de leur activisme diplomatique.
Et c’est certainement le peu d’entrain montré par les Algériens à mettre la main à la poche qui a poussé les responsables du Mujao à durcir le ton. Lundi 30 avril, le porte-parole du Mujao, Adnan Abu Walid Sahraoui a déclaré à l’AFP que « la délégation algérienne (…) a refusé complètement nos demandes, et cette décision mettra la vie des otages en danger ».
Quelques jours auparavant, les responsables de cette organisation avaient pourtant assuré avoir donné leur accord aux dirigeants de l’autre organisation terroriste, Ansar Dine, pour libérer les 7 otages algériens.
Yacine Ouchikh