Algérie – Le ministre de l’Energie dément le départ de British Gas
Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a démenti aujourd’hui mardi à Oran où se tenait l’assemblée exécutive du Conseil mondial de l’énergie, l’information publiée lundi 21 novembre par le site TSA faisant état du départ proche du groupe gazier britannique British Gas.
« Aucune société étrangère ne va quitter l’Algérie. Vous mélangez tout », a répondu sèchement le ministre de l’Energie et des mines au journaliste qui l’interpellait sur la question, juste après l’ouverture de la « journée énergie sur l’Algérie », tenue en marge de la réunion du CME.
« Bien au contraire, il y a de nouvelles compagnies qui arrivent, et nous travaillons en parfaite harmonie avec les entreprises qui opèrent déjà en Algérie », a-t-il précisé.
Le gisement de la discorde
Le site TSA a rapporté lundi que la compagnie britannique quittera l’Algérie en décembre prochain pour cause de désaccord avec Sonatrach sur l’exploitation du gisement de Hassi Ba Hamou dans la wilaya de Béchar, dans le Sud-Ouest algérien.
« British Gas s’apprête à quitter l’Algérie. Selon nos informations, le groupe gazier britannique va cesser ses activités en Algérie à la fin décembre », écrit le site de Lounes Guémache.
TSA ajoute : « Cette décision intervient après plusieurs mois de négociations avec Sonatrach sur les conditions d’exploitation du bloc gazier de Hassi Ba Hamou dans lequel British Gas détient une participation. La découverte d’un gisement a été réalisé en 2008 par British Gas – Gulf Keystone et Sonatrach. Mais depuis, les négociations avec Sonatrach butent sur les conditions d’exploitation du gisement ».
Pour TSA, «le cas de British Gas illustre la période difficile que traverse le secteur des hydrocarbures en Algérie ». « La loi sur les hydrocarbures n’est pas la seule cause de la défiance des groupes étrangers. Selon des sources proches du secteur, depuis l’éclatement du scandale de Sonatrach début 2010, aucune décision n’a été prise (…) Plus globalement, la situation économique rencontre un blocage sans précédent dans le pays », assure le journal électronique qui, citant une source, ajoute: « depuis deux ans, aucun opérateur étranger n’a été payé dans le cadre des contrats avec l’État algérien ».
Une loi « repoussoir »
Dans une contribution parue le 10 novembre 2011 dans le journal El Watan, Hocine Malti, un des fondateurs de Sonatrach, a conclu à « la non attractivité du secteur pétrolier algérien aux yeux des investisseurs étrangers ». La raison ? La loi sur les hydrocarbures, adoptée en 2005, qu’il n’a pas hésité à qualifier de « repoussoir ».
Le groupe américain Anadarko, en désaccord avec Sonatrach, a lui aussi failli plier bagages. En Algérie depuis 1989, la compagnie pétrolière américaine, qui produit une vingtaine de millions de tonnes de pétrole par an, a introduit un recours en justice contre la Sonatrach pour violation de contrat et réclame quelque 3 milliards de dollars de dommages et intérêts.
Il semblerait que le départ Nordine Cherouati de la direction de Sonatrach a un lien avec cette affaire. Selon certaines indiscrétions, c’est à la veille d’un voyage d’une délégation de la compagnie algérienne aux USA pour trouver un accord à l’amiable avec le groupe américain que le limogeage de M. Cherouati a été décidé.
Yacine Ouchikh