Algérie. Le chef de la diplomatie marocaine à Alger pour relancer l’UMA
Dans une déclaration à l’agence officielle APS, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani, a indiqué que cette visite s’inscrit dans le cadre de « la dynamique constructive engagée par les deux pays à travers l’échange de visites ministérielles et la concertation pour raffermir les liens de fraternité et de coopération qui unissent les deux peuples frères ».
En plus des questions bilatérales, les deux ministres vont également examiner « les voies et moyens susceptibles de relancer l’Union du Maghreb Arabe en réorganisant certaines de ses institutions et de ses mécanismes en vue d’une meilleure efficacité ».
D’ailleurs, une réunion des ministres des Affaires étrangères du Maghreb sera tenue « probablement » le 17 février prochain à Rabat, a révélé hier dimanche le ministre algérien délégué aux affaires maghrébines, Abdelkader Messahel. Selon lui, l’Algérie a demandé l’inscription des questions sécuritaires à l’ordre du jour de cette rencontre.
Mais au-delà des dossiers qui seront mis sur la table, ce déplacement algérois de M. El Othmani est en lui-même tout message. C’est sa première visite officielle dans un pays étranger et c’est aussi la première visite officielle en Algérie d’un chef de la diplomatie marocaine depuis 1989.
Le nouveau gouvernement marocain veut certainement donner des gages forts quant à sa volonté d’écrire une nouvelle page avec son voisin algérien. Son chef, l’islamiste Abdelilah Benkirane, avait déjà appelé, en décembre dernier, au rapprochement avec l’Algérie.
« Si nos différends avec l’Algérie sont réglés avec l’ouverture des frontières, le problème du Sahara sera résolu. La fraternité avec l’Algérie résoudra tous les problèmes », avait-il soutenu. Peut-être réussira-t-il là où tous ses prédécesseurs ont échoué.
La relance de l’UMA en toile de fond
Mais il est fort à parier que la question de la relance de l’UMA aura la part du lion dans les échanges de M. El Othmani avec ses vis-à-vis algériens.
Le nouveau contexte régional aidant, tout le monde s’accorde aujourd’hui sur la nécessité de faire renaître de ses cendres ce projet en veilleuse depuis une vingtaine d’années.
Le 14 janvier dernier à Tunis lors de la célébration de l’An I de la révolution du Jasmin, la redynamisation de cet ensemble régional a été évoquée par le président tunisien Moncef Marzouki avec ses hôtes maghrébins, en présence de l’émir de Qatar.
Le même jour, dans un entretien accordé au journal algérien El Khabar, M. Marzouki, a explicité son idée d’un espace maghrébin commun qui, selon lui, reposera sur 5 libertés (la libre circulation, de l’installation, du travail, de l’investissement et du droit de vote lors des élections municipales) et exprimé le vœu de voir la Tunisie accueillir le prochain sommet de l’UMA. « J’ai la conviction que l’avenir des pays du Maghreb Arabe ne peut être que commun, il est dans l’espace maghrébin », a-t-il insisté.
Faisant écho à la profession de foi maghrébine de M. Marzouki, le chef de l’Etat algérien Abdelaziz Bouteflika a, lui aussi, fait part de sa détermination à œuvrer à la relance de l’UMA. « Nous sommes résolus à poursuivre les efforts de relance et de changement pour faire de notre région un espace de stabilité, de coopération et de prospérité », a-t-il déclaré.
Le ministre marocain des Affaires étrangères sera-t-il à Alger porteur d’un message du Roi Mohammed VI quant à sa bonne volonté d’apporter sa pierre à cette œuvre commune? Fort probable.