Algérie. Le bon point de Clinton au gouvernement algérien

 Algérie. Le bon point de Clinton au gouvernement algérien

Hillary Clinton s’est réjouie hier jeudi de la décision prise par les autorités algériennes de faire appel à un grand nombre d’observateurs étrangers pour superviser les prochaines élections. Photo Jewel Samad / AFP.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton vient de décerner un bon point au gouvernement algérien pour ses « efforts » en vue d’assurer une compétition électorale plus au moins transparente.

 

« Nous souhaitons que l’Algérie dispose de fondements démocratiques solides qui reflètent les aspirations de son peuple et nous saluons les récents efforts entrepris par le gouvernement algérien dans cette direction », a-t-elle affirmé hier jeudi à Washington lors d’une conférence de presse animée avec son homologue algérien Mourad Medelci.

Mieux, elle s’est réjouie de la décision prise par les autorités algériennes de faire appel à un grand nombre d’observateurs étrangers pour superviser les prochaines élections. « Je me réjouis d’entendre que davantage de femmes vont participer (aux élections) et nous soutenons fortement l’invitation lancée par le gouvernement algérien aux organisations internationales pour veiller au bon déroulement du scrutin », s’est-elle félicitée.

Loin d’être un blanc-seing, les félicitations de la responsable américaine sont assorties d’un avertissement qui ne dit pas son nom lancé aux  autorités algériennes contre tout trucage du scrutin de mai prochain. « Nous attendons avec impatience les résultats des élections législatives », a-t-elle indiqué.

En décodé, cette impatience de voir l’issue du scrutin peut bien signifier que les Américains suivront de très près le déroulement du scrutin et, par ricochet, qu’ils ont à l’œil le gouvernement algérien.

 

Le gage d’élections transparentes

M. Medelci s’est empressé de rassurer les Américains en soutenant que « depuis la fin des années 90, les partis islamistes sont représentés au sein des différents  gouvernements dans lesquels ils siègent aux côtés d’autres formations appartenant à d’autres courants politiques ».

« Ce que nous avons refusé en 1991, c’était la violence », a-t-il précisé. Le message est clair : les autorités algériennes accepteront sans rechigner une victoire des islamistes aux prochaines élections.

Il y a lieu de préciser que ce n’est pas de gaieté de cœur que le gouvernement algérien a accepté de recourir à une surveillance internationale, mais sous la contrainte de la conjoncture régionale et surtout de l’opposition qui, depuis quelques années déjà, ne cesse de revendiquer une présence massive et qualifiée d’observateurs étrangers pour empêcher les autorités de détourner les suffrages des Algériens.

Et il n’y a pas une seule élection en Algérie qui n’a pas été suivie d’une vive contestation de la part des partis d’opposition, démocrates et islamistes, qui ont toujours crié à la fraude.

Le président Bouteflika lui-même a publiquement reconnu lors de l’ouverture de l’année judicaire en décembre de l’année dernière que les autorités algériennes avaient auparavant organisé des élections à la « Naegelen ».

Yacine Ouchikh